35 ophtalmologistes de renom dénoncent l’utilisation des LBD dans une lettre à Macron

35 ophtalmologistes de renom ont rédigé une lettre ouverte à Emmanuel Macron dans laquelle ils l’appellent à instaurer un «moratoire dans l’utilisation» des lanceurs de balles de défense (LBD), à l’origine de très nombreuses blessures oculaires en marge des manifestations des Gilets jaunes.
Sputnik

«Monsieur le Président de la République, le nombre inédit de contusions oculaires graves par lanceurs de balles de défense conduisant à la perte de la vision a légitimement ému un grand nombre de citoyens et d'Associations, et nous concerne particulièrement en tant qu'ophtalmologistes. Ces contusions entrainent des lésions souvent au-dessus de toute ressource thérapeutique», écrivent 35 ophtalmologistes de renom (dont des professeurs et des maîtres de conférences à l'université) dans une lettre qu'ils ont fait parvenir au chef de l'État le 6 février. Faute d'une réponse présidentielle, le Journal du Dimanche (JDD) l'a publiée ce dimanche 10 mars dans ses colonnes.

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Les ophtalmologistes tiennent notamment à souligner que «les blessures oculaires survenues ces dernières semaines ne sont pas dues au hasard ou à l'inexpérience» et qu'«une telle "épidémie" de blessures oculaires gravissimes ne s'est jamais rencontrée».

Compte tenu du fait que «le grand nombre de balles tirées avec une force cinétique conservée à longue distance et l'imprécision inhérente à cette arme devaient nécessairement entrainer un grand nombre de mutilations», les spécialistes ont demandé à M.Macron d'instaurer «instamment un moratoire dans l'utilisation de ces armes invalidantes au cours des actions de maintien de l'ordre».

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Le 6 mars, le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a demandé à la France d'ouvrir une enquête sur «l'usage excessif de la force» pendant les manifestations des Gilets jaunes.

Le Conseil d'État a rejeté début février la demande de suspension de l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD). Il avait été saisi par la CGT, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France, qui jugent leur usage dangereux, ainsi que par des personnes blessées par des tirs à Nîmes et à Montpellier.

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