Plusieurs scénarios de développement de la situation au Venezuela, dont celui d'une intervention militaire américaine, ont été élaborés dans un entretien accordé à RIA Novosti par Robert Malley, ancien conseiller de Barack Obama.
La situation au Venezuela, pays dont il revient à peine, est «dangereuse et absolument opaque», décrit-il à l'agence, commentant le fait que l'ONG International Crisis Group (ICG) ait inclus ce pays latino-américain sur sa liste des dix conflits méritant l'attention en 2019.
«Je viens de rentrer de ce voyage avec la préoccupation que faute d'une solution adoptée à l'aide de la médiation, l'avenir pourrait s'avérer sanglant», a-t-il constaté.
Il n'exclut pas que Maduro puisse rester au pouvoir encore des semaines, des mois, voire, des années. Toutefois, les sanctions continues ne feront qu'appauvrir davantage le pays, ce qui risque de déstabiliser la région dans son ensemble.
Risque d'une ingérence militaire
C'est là que M.Malley en arrive à la possibilité d'une ingérence armée. Si la région est déstabilisée, «les États-Unis et certains voisins du Venezuela peuvent être tentés de s'ingérer du point de vue militaire. Si la situation s'effondre, il existe le risque d'une confrontation armée, compte tenu du fait qu'au Venezuela aussi bien des groupes politiques que des groupuscules criminels sont en possession d'armes», a-t-il ajouté.
Le seul scénario paisible qu'il voit se dessiner pour le Venezuela est la transition volontaire du pouvoir, tout en admettant que cette solution n'est pas très évidente.
Une cinquantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont suivi l'exemple de Washington. La France a également reconnu M.Guaido comme «Président en charge». La Chine, la Russie, la Turquie et le Mexique ont, eux, apporté leur soutien au gouvernement de Nicolas Maduro.
Plus tôt en mars, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a déclaré que les États-Unis voulaient créer «une coalition aussi large que possible» afin d'assurer le transfert du pouvoir de Nicolas Maduro à Juan Guaido.