Les forces de l'ordre ont usé, d'après des sources sécuritaires citées par l'AFP, d'un canon à eau ce dimanche à Alger pour disperser des étudiants en route vers le Conseil constitutionnel à Alger: c'est ici que doit être enregistrée la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika ce dimanche, le dernier délai de dépôt des dossiers étant fixé au 3 mars 2019 à minuit.
Plusieurs centaines d'étudiants sont descendus dans les rues d'Alger et d'autres villes du pays, notamment Oran, Annaba, Tlemcen, Tiaret et Bouira.
Le métro d'Alger a été fermé cet après-midi et les principales rues menant au centre de la capitale ont été barrées pour empêcher des étudiants de se rendre jusqu'à l'administration présidentielle et au Conseil constitutionnel, ont affirmé des médias algériens. La police a également fermé les sorties du campus de l'université d'Alger.
Les manifestations précédentes ont rassemblé plus de 800.000 personnes, a rappelé le site TSA.
Nombreux sont les manifestants qui scandent «L'Algérie n'est pas la Syrie». Ce slogan est une réponse au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a récemment évoqué une éventuelle menace d'un sort semblable à celui de la Syrie à cause des manifestations.
«Les citoyens ont offert des roses aux policiers, c'est beau, mais je rappelle qu'en Syrie, ça a commencé aussi avec des roses», avait-il alors lancé.
Nombre d'Algériens ont interprété ses propos comme une tentative d'intimider la société.
Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika a été victime d'un AVC en 2013. Le 20 février, il a annoncé qu'il se présenterait pour un cinquième mandat. Suite à l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle du 18 avril 2019, des manifestations populaires la dénonçant ont eu lieu dans plusieurs villes d'Algérie.