Militarisation US de l’espace: l’état-major russe évoque une éventuelle réponse

Le chef d’état-major russe a déclaré que si les États-Unis continuent à avancer vers une militarisation de l'espace, la Russie sera obligée de prendre des mesures réciproques et asymétriques.
Sputnik

Les États-Unis créent des prétextes qui pourraient mener à une militarisation de l'espace en proclamant leur intention de l'utiliser à des fins militaires. Ainsi, la Russie serait obligée d'adopter des mesures symétriques en réponse, a fait savoir le chef d'état-major russe, le général Valéri Guérassimov, lors d'une conférence sur le développement de la stratégie militaire tenue ce samedi 2 mars.

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«Dernièrement, le Pentagone a déclaré à plusieurs reprises ses intentions d'utiliser l'espace à des fins militaires. Dans ce but, un nouveau type d'armée est en train d'être formé, la Force de l'espace, ce qui crée des prétextes à la militarisation de l'espace», a expliqué Guérassimov.

Il a également souligné que Washington aujourd'hui poursuivait des idées d'augmenter sa présence militaire, notamment près des frontières russes, ainsi que d'abolir le système des relations basées sur des traités internationaux en ce qui concerne la limitation et la réduction des armes. Cette politique états-unienne sape la stabilité stratégique, selon le général russe.

«Par exemple, en 2002, les États-Unis se sont retirés du Traité Anti-Ballistic Missile [ABM, ndlr]. Leur étape suivante après la sortie du Traité FNI pourrait être le refus d'une prolongation du Traité New Start de réduction des armes stratégiques», a présumé Valéri Guérassimov.

D'après lui, cette attitude des États-Unis pourrait provoquer des mesures réciproques du côté russe.

«Toutes ces actions pourraient aggraver la situation politique et militaire et d'émerger des menaces militaires, auxquelles la Russie sera obligée de répondre par des mesures réciproques et asymétriques.»

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Pour rappel, Donald Trump avait annoncé le 1er février que les États-Unis cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité FNI, signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu'ils s'en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l'accord. Le ministère russe des Affaires étrangères a alors accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme d'ABM en Europe, qui peuvent en quelques heures se transformer d'un mécanisme défensif en arme d'attaque.

Vladimir Poutine a indiqué, le 2 février, que la Russie suspendait aussi sa participation au Traité. Évoquant, dans son discours devant l'Assemblée fédérale, le retrait unilatéral des États-Unis du Traité FNI, Vladimir Poutine a annoncé l'intention de la Russie de renforcer son arsenal pour pouvoir se défendre face aux missiles de l'Otan.

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