Maduro a ordonné le transfert à Moscou du siège européen du géant pétrolier PDVSA

Jugeant l’Europe incapable d’assurer la sécurité de ses actifs, la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez a évoqué les démarches entreprises par Nicolas Maduro pour les protéger. Aux côtés du chef de la diplomatie russe, la responsable a également abordé le blocus imposé à son pays et l’éventualité d’une intervention militaire américaine.
Sputnik

Le siège européen de la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA sera déplacé de Lisbonne à Moscou, a déclaré ce vendredi la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, à l'issue de son entretien avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

«Nous sommes en train de réviser le format de nos relations, et l'Europe ne nous donne pas les garanties nécessaires, car le monde capitaliste viole ses propres lois. Ils ne sont pas en mesure de nous garantir la sécurité de nos actifs», a-t-elle détaillé, ajoutant que la mesure avait été ordonnée par Nicolas Maduro.

Une intervention militaire au Venezuela?

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Évoquant la possibilité d'une intervention militaire de la part des États-Unis, la responsable vénézuelienne a affirmé que Washington entreprenait des mesures pour mettre en place des groupes illégaux armés dans ce pays latino-américain.

De son côté, la Russie n'exclut pas elle aussi que le Pentagone puisse recourir à la force au Venezuela malgré le manque de soutien exprimé par de nombreux pays de la région quant à ce scénario. «Je n'exclus pas que l'administration américaine se décide à prendre des démarches qui, une fois de plus, violeraient toutes les normes du droit international», a déclaré Sergueï Lavrov.

Des systèmes de missiles sol-air portables aux frontières vénézuéliennes

Dans ce contexte, plusieurs indices laissent croire que «les États-Unis envisagent d'acheter prochainement des armes dans un pays d'Europe de l'est», a indiqué le chef de la diplomatie russe. Il notamment évoqué des armes d'infanterie, des mortiers, des systèmes de missiles sol-air portables, ainsi que d'autres types d'armement qui pourraient être transférés par la suite «au plus près de Venezuela». 

Le blocus maritime empêche la livraison de produits alimentaires

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Évoquant le blocus maritime imposé au Venezuela, Delcy Rodriguez a pour sa part appelé la communauté internationale à lever ces mesures, expliquant que celles-ci alimentaient la crise humanitaire dans le pays.

«Le blocus maritime en vigueur ne permet pas de livrer tout cela [des produits et des médicaments, ndlr] sur le territoire du pays», a-t-elle indiqué, ajoutant que les États-Unis «créaient de façon artificielle une crise humanitaire».

«Ce qui se passe est un vol à main armée», a-t-elle poursuivi, accusant Washington de profiter de cette crise pour «voler» les actifs financiers du pays.

Le veto russe apposé à l'Onu

Dans son discours, Sergueï Lavrov est également revenu sur le veto russe apposé jeudi au projet de la résolution sur le Venezuela lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu. Il a ainsi jugé «inadmissible» d'adopter des propositions à caractère «destructif».

«Si le veto a été posé, c'est que la résolution n'a pas de fondement légitime», a ajouté le ministre russe.

Venezuela: la Russie explique son veto à la résolution US à l’Onu
La crise politique au Venezuela a éclaté quand l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a alors reconnu comme «Président par intérim».

Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, en ont fait de même. La France l'a également reconnu comme «Président en charge». Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis. Des pays tels que la Chine, la Russie, la Turquie ou le Mexique ont quant à eux apporté leur soutien au gouvernement en place.

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