Le sénateur états-unien Marco Rubio a publié dimanche sur Twitter deux photos de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui n'ont été accompagnées d'aucune légende. Une image montre Kadhafi souriant alors qu'il était toujours au pouvoir. Sur la suivante, il est ensanglanté à quelques instants de son meurtre brutal.
Le destinataire de ce message du sénateur américain semble évident étant donné ses appels ouverts à une insurrection armée au Venezuela pour renverser le Président Nicolas Maduro.
D'autant plus que, plus tôt dans la journée, le sénateur américain, qui se décrit sur Twitter comme d'abord «fidèle du Christ», a publié un post affirmant que l'isolement international du gouvernement de Maduro se renforcerait, que les moyens d'échapper aux sanctions se réduiraient et que la volonté de nombreux pays d'appuyer les actions multilatérales plus énergiques pour le déloger a sensiblement augmenté.
La publication par Marco Rubio de ces images de Mouammar Kadhafi a attiré de nombreuses critiques.
Un internaute a publié ses propres images de Mouammar Kadhafi, de Saddam Hussein et… de Nicolas Maduro.
Le lanceur d'alerte WikiLeaks a écrit: «Parce que rien n'en dit autant sur "les droits de l'Homme" que de jubiler sur un être humain se faisant sodomiser à mort par une baïonnette.»
Un autre a rappelé ce à quoi ressemblaient certains pays avant l'ingérence des États-Unis et ce qu'ils sont devenus par la suite.
«Marco Rubio vient de publier une menace de mort visuelle et violente. Si l'un d'entre nous publiait ce message, il serait suspendu», a déclaré le journaliste Bill Palmer.
Un internaute rappelle que l'Otan «a travaillé avec des extrémistes proches d'Al-Qaïda* pour renverser la Libye, un pays autrefois prospère et riche en pétrole, et la transformer en un État en faillite avec des marchés d'esclaves à ciel ouvert», estimant que le sadique impérialiste Rubio promet au Venezuela la même mort et la même destruction.
La crise politique au Venezuela a éclaté quand l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim».
Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, en ont fait de même. La France l'a également reconnu comme «Président en charge». Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis.
*Organisation terroriste interdite en Russie