L’Otan aurait trompé ses militaires pour obtenir des informations secrètes

Pour localiser les soldats déployés de l’Otan, connaître l’identité de ceux qui font partie des unités et obtenir d’autres informations sensibles sur l’Alliance, il suffirait… De consulter les réseaux sociaux, d’après le journal The Telegraph qui se réfère à un rapport de l’Otan.
Sputnik

Des soldats de l’Otan divulguent malgré eux des informations sensibles sur les réseaux sociaux, comme le lieu de déploiement de leurs unités, les noms de leurs collègues ou encore les dates des exercices, comme le montrent les résultats d’une expérience réalisée par le Centre d'excellence de l'Otan pour la communication stratégique (CoE StratCom), basé en Lettonie.

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L’expérience, qui n’a coûté que 60 dollars au CoE StratCom, consistait à tendre des pièges à des militaires des pays membres de l’Alliance lors de récentes manœuvres. Les experts du centre ont recueilli des informations ouvertement publiées par leurs «cibles», mais ils ont aussi créé de faux profils et pages sur certains réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Instagram, où ils invitaient des participants aux exercices.

«Nous avons identifié un grand nombre de personnes participant aux exercices et avons réussi à identifier tous les membres de certaines unités, à localiser avec exactitude les positions de plusieurs bataillons, à obtenir des informations sur les mouvements des troupes au début et à la fin des exercices. Les informations personnelles que nous avons trouvées étaient très détaillées», lit-on notamment dans un rapport du CoE StratCom.

Les experts du CoE StratCom ont établi que le réseau social de partage de photos Instagram, très populaire auprès des soldats de l’Otan, était une source précieuse d’informations les plus opportunes, alors que Facebook était un «bon point de départ pour identifier des personnes et établir leurs liens avec d’autres membres des forces armées à l’aide de la fonctionnalité d’amis suggérés». Twitter n’a quant à lui fourni aucune information utile, car rarement utilisé pendant les exercices, d’après les auteurs du rapport.

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«Nous avons réussi à localiser les participants aux manœuvres à un kilomètre près, y compris les soldats provenant d’unités de grande valeur, c’est-à-dire d’unités requises pour réaliser une mission. Nous avons recueilli des numéros de téléphone, des adresses électroniques et des photos de matériels de tous les participants ciblés», ont avoué les spécialistes du centre.

Selon le journal The Telegraph, près de 150 soldats ont fait l’objet de l’expérience dont les résultats auraient été présentés au Congrès américain. Ils ont fourni des données qui pourraient notamment les exposer à des tentatives de chantage, notent les auteurs du rapport.

De nombreux détails sur le déroulement de cette opération restent confidentiels, notamment le lieu où elle s'est déroulée et la force alliée impliquée.

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