Avec une blessure ouverte faite par une tronçonneuse, un habitant de la région de Brest a dû passer 33 heures à attendre avant de se faire opérer. Dans son courrier, dont des extraits ont été rendus publics par Ouest-France, il a fait part de son expérience au CHU de Brest.
Après être arrivé aux urgences vers 13h avec une blessure de sept cm de long et trois de profondeur, l'homme en est sorti que sept heures plus tard, mais toujours sans avoir été opéré. Sa plaie a été nettoyée trois fois, puisque l'infirmier qui s'occupait de lui est sorti plusieurs fois et a été obligé de redésinfecter la blessure. Le patient a tenu à souligner qu'il était resté à jeun toute la journée.
Lorsqu'il est revenu au CHU le lendemain matin, toujours avec la blessure ouverte, il a appris qu'il ne serait opéré que dans l'après-midi. L'opération s'est enfin déroulée dans la nuit et n'a duré que 14 minutes, insiste le patient:
«Je quitte l'hôpital vers une heure du matin. Bilan: 33 heures d'attente entre l'inscription aux urgences et la prise en charge, et ce avec une blessure ouverte.»
Tout en remerciant le professionnalisme des personnels soignants de l'hôpital, il a mis en relief la dégradation du système et la gestion technocratique du CHU «dramatique».
«Une fois admis, le patient est prisonnier du système. Il doit subir une organisation déficiente qui donne peu de place à l'humain au nom d'une pseudo-rentabilité. […] Plutôt que de donner au CHU une belle vitrine, des blocs opératoires supplémentaires ouverts auraient pu faire l'objet d'une expérimentation», a-t-il conclu.