Un jeune homme «portant un blouson bleu flashy» a reçu un tir de LBD 40 au ventre lors de l'acte 14 des Gilets jaunes. Il a publié sur Facebook des photos montrant sa blessure et une vidéo prise sur le lieu de l'incident.
Sputnik a réussi à contacter le photographe qui a confirmé ces informations et a détaillé le déroulement des événements. Le jeune homme, qui s'appelle Marc et vient de Quimper, couvre «à ses heures perdues» tous les samedis les manifestations des Gilets jaunes en Bretagne, lorsqu'il ne prend pas soin d'handicapés.
Vers 16h30, Marc filmait les policiers de la BAC qui suivaient le cortège en passant entre les terrasses des restaurants et bars avec de nombreuses personnes attablées.
«J'étais donc bien voyant, poursuit-il, car assez proche d'eux. (…) La BAC décide alors de se déplacer dans une petite rue perpendiculaire et de reculer un peu pour éviter la confrontation avec les manifestants. La BAC continuant à reculer, je décide de filmer la scène à 16h38, 4 secondes plus tard, gros choc au ventre, je m'écroule, tellement j'ai mal et le souffle coupé».
Une équipe de street medics d'Angers était alors présente sur les lieux et est parvenue à l'évacuer de la zone.
«On m'allonge au sol, me dit de respirer, que ça va aller. On me conseille d'aller à l'hôpital, une dame me donne un verre d'eau, des personnes viennent voir comment je vais. Une fois repris mes esprits, je décide de continuer à couvrir la manif, malgré la douleur».
De son propre aveu, il a décidé de couvrir le mouvement des Gilets jaunes «car il trouve qu'il va entrer dans l'histoire des mouvements sociaux», et il veut «pouvoir être là et montrer ce qu'il s'y passe». «J'y participe à ma façon, même si je ne mets pas le gilet», conclut-t-il.
L'eurodéputée Génération.s Isabelle Thomas a tenu à souligner le 11 février à Strasbourg que depuis trois mois en France «un mouvement social populaire fait l'objet d'une répression systématique et disproportionnée». Elle a également rappelé que les États européens à l'exception de la France, de la Pologne et de la Grèce avaient banni l'usage des LBD et des grenades lacrymogènes explosives qui causent, selon elle, «des blessures de guerre».