Antisémitisme: après des menaces de mort, Mélenchon ne veut pas dire où il manifestera

Pour faire face à la vague d'actes antisémites qui déferle sur la France, plusieurs mouvements politiques ont appelé à un grand rassemblement mardi. Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il y prendrait part sans pour autant préciser le lieu de sa présence à cause des menaces de mort qu'il a reçues.
Sputnik

Le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré qu'il prendrait part à la marche contre l'antisémitisme prévue pour mardi.

Il participera à l'un des rassemblements, mais, selon BFM TV, il ne souhaite pas préciser le lieu de sa présence pour des raisons de sécurité, notamment liées aux menaces de mort qu'il a reçues lundi matin.

Le mouvement a indiqué ne pas avoir été conviée officiellement à la marche, mais a annoncé qu'il signerait l'appel. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs dénoncé sur Twitter «une grossière provocation».

14 partis politiques, dont La République en marche, Les Républicains, le PS, le MoDem, EELV et le PCF ont lancé jeudi un appel contre l'antisémitisme et invité à se réunir partout en France, notamment place de la République à Paris mardi à 19H00.

Forte augmentation du nombre d’actes antisémites en France en 2018
Pourtant, selon des informations de BFM TV recueillies auprès de l'Élysée, Emmanuel Macron ne se rendra pas à la marche contre l'antisémitisme qui doit rassembler une quinzaine de partis politiques et associations. Toutefois, il a promis d'aborder le sujet lors d'un discours devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) mercredi.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a appelé ce lundi le Président à participer à ce rassemblement organisé par quatorze partis politiques pour «incarner la République».

«Je souhaite que le Président de la République soit présent pour manifester, pour incarner la République et dire que la République condamne fermement, définitivement, de manière absolue, toute forme de haine et notamment l'antisémitisme», a-t-il déclaré sur RTL.

L'ancien Président François Hollande sera, lui, présent, a affirmé encore RTL, rappelant que pendant son mandat, il avait participé à la manifestation du 11 janvier 2015 organisée après la tuerie de Charlie Hebdo.

Le suspense planait jusqu'au dernier moment au sujet de la participation du Premier ministre, mais lundi en fin de journée Matignon a annoncé qu'Édouard Philippe participerait au rassemblement. Il vient ainsi rejoindre six ministres qui avaient déjà confirmé leur présence.

Le chef de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a lui aussi confirmé sa participation.

Le Rassemblement national de Marine Le Pen n'a pas été convié et ne défilera pas aux côtés des formations politiques contre l'antisémitisme, mais rendra un hommage séparé aux victimes des actes antisémites, a annoncé le parti dans un communiqué. Le parti organisera son propre «hommage aux victimes des actes antisémites en prenant l'initiative de gestes à haute portée symbolique», a-t-il ajouté.

Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé la semaine dernière que les actes antisémites étaient passés dans le pays de 311 en 2017 à 541 en 2018, soit une hausse de 74%.

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