Blocages de comptes de RT sur Facebook: une «confrontation géopolitique»

Le blocage par Facebook de plusieurs comptes liés à RT dans la foulée d’un reportage de CNN n’est rien d’autre qu’un face-à-face géopolitique non dissimulé, selon la rédactrice en chef de la chaîne de télévision RT, Margarita Simonian. Le Kremlin espère que RT saura faire valoir ses droits dans cette histoire.
Sputnik

Le blocage par le réseau social Facebook de plusieurs comptes et pages liés à RT suite à un reportage de CNN traduit une confrontation géopolitique dans le monde, estime la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian.

«CNN a une nouvelle fois joué un rôle de main droite du département d'État, de l'Otan et de toute autre institution qui y est liée. Facebook a joué le même rôle. CNN ne cache pas avoir mené sa soi-disant enquête, ou plutôt d'avoir tourné un reportage digne d'un maître chanteur, sur l'instruction directe d'un fonds financé par l'Otan et le département d'État», a signalé Mme Simonian.

Selon elle, CNN a forcé, de fait, Facebook à supprimer des comptes.

«Facebook a tellement peur d'être une nouvelle fois accusé d'aider les Russes dans leur ingérence et leur destruction de la démocratie aux États-Unis, qu'il a supprimé sans la moindre hésitation et en un clin d'œil un compte qui avait quatre millions d'abonnés. La vidéo en question avait 2,5 milliards de vues sur Facebook. Le réseau n'avait rien à reprocher à cette vidéo en termes de contenu, mais il a tout simplement supprimé le compte après un coup de fil de CNN opposé à ce que les Russes entrent en contact avec la population du pays», a-t-elle ajouté.

Elle a souligné que par la suite «les choses iront de pire en pire».

«Personne ne fait plus confiance à la liberté, personne ne parle plus de la liberté, c'est une confrontation géopolitique non dissimulée dans laquelle nos médias jouent le rôle d'arme absolue. Je doute qu'ils aient été créés à cette fin, mais telle est la réalité», a conclu Margarita Simonian.

Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déclaré à ce propos que le Kremlin espérait que RT réussirait à faire valoir ses droits après la fermeture de pages sur Facebook.

«D'abord il faut obtenir des explications. J'estime que RT doit faire valoir ses intérêts, que la chaîne doit recevoir les explications d'une société concrète sur les raisons du blocage», a-t-il signalé aux journalistes.

Il a noté que RT était déjà parvenu à défendre ses droits par le passé et a exprimé la certitude que le cas actuel ne serait pas une exception.

Facebook a bloqué les pages de quatre projets de Maffick Media (In the Now, Soapbox, Waste-Ed et Backthen), groupe indépendant appartenant en partie à l'agence Ruptly.

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Ces projets publient des vidéos sur l'histoire, l'actualité, les problèmes sociaux et l'environnement. Le blocage n'a pas été notifié et sa raison n'a pas été expliquée par Facebook.

Les comptes ont été bloqués quelques heures après la parution sur CNN d'un reportage qui aurait «dévoilé» le lien entre ces projets et RT. Il a été dit dans la séquence de CNN que «ceux qui regardent ces vidéos ne se rendent pas compte du fait qu'elles ont été créées aux frais de la Russie».
CNN a entamé un travail sur le reportage en question après avoir reçu des informations de la part du centre analytique German Marshall Fund.

German Marshall Fund, reconnu en Russie comme une «organisation indésirable», est une ONG états-unienne financée par le gouvernement des États-Unis (Agence des États-Unis pour le développement international et département d'État), le ministère allemand des Affaires étrangères, des entreprises de défense américaines et par certains autres organismes.

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