La violence et l'antisémitisme sont «au cœur» du mouvement des Gilets jaunes, a estimé lundi l'écrivain Bernard-Henri Lévy en dénonçant trop de «mais» dans les condamnations des insultes antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut.
«On ne peut malheureusement pas dire que l'antisémitisme est aux marges du mouvement», «c'est le cœur du mouvement», a-t-il déclaré sur Europe 1.
«Cela ne veut pas dire que le mouvement est intrinsèquement antisémite, mais cela veut dire qu'il serait temps qu'ils se manifestent fortement pour dire "pas en notre nom", pas comme ils le font maintenant "oui, d'accord, mais"… Il n'y a pas de mais», a-t-il poursuivi.
Selon lui, les slogans antisémites sont «l'aboutissement» de la violence «contre les journalistes, contre les policiers, contre la représentation nationale qui a commencé dès le premier acte de ce mouvement.»
Il a également critiqué les déclarations «ahurissantes» de Jean-Luc Mélenchon sur «l'antisémitisme instrumentalisé» comme «s'il fallait l'opposer à un antisémitisme franc et loyal».
«Comme à l'époque de l'affaire Dreyfus, il y aura un moment où les valeurs démocratiques et républicaines l'emporteront. Il faut espérer qu'il arrive vite», a-t-il encore lancé.
Le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête sur les injures antisémites adressées samedi au philosophe et académicien Alain Finkielkraut en marge de l'acte 14 des Gilets jaunes.