Damas et Moscou ouvrent deux couloirs humanitaires pour évacuer les réfugiés d’Al-Roukban

La Russie et la Syrie mettent en place deux corridors humanitaires à la frontière de la zone de 55 km autour de la base d’Al-Tanf, occupée par les États-Unis, destinés à évacuer les réfugiés syriens du camp d’Al-Roukban, selon une déclaration publiée sur le site de la Défense russe.
Sputnik

La Russie et la Syrie préparent l'évacuation des réfugiés syriens du camp d'Al-Roukban par deux couloirs humanitaires à la frontière de la zone occupée par les États-Unis autour de la base d'Al-Tanf, indique une déclaration des centres de coordination interministériels russe et syrien chargés du rapatriement des réfugiés, publiée sur le site du ministère russe de la Défense.

«Le gouvernement syrien appuyé par la Russie a pris la décision d'ouvrir deux couloirs humanitaires à la frontière de la zone de 55 kilomètres occupée par les États-Unis […] où seront déployés des postes de passage bénévole et libre des réfugiés syriens vers leur lieu de résidence», indique le document, précisant que les postes de passage fonctionneront 24 heures sur 24 à partir du 19 février dès 9 heures du matin.

«Tous les citoyens syriens, y compris ceux qui ont perdu leurs papiers d'identité, y seront accueillis», signale le document.

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La sécurité des postes de passage et l'escorte des réfugiés seront assurées par les forces de l'ordre syriennes, de concert avec les unités de la police militaire russe.

En outre, les centres de coordination russe et syrien ont appelé l'Onu à se joindre à l'opération d'évacuation des réfugiés du camp d'Al-Roukban.

«Nous appelons les institutions des Nations unies ainsi que le Croissant-Rouge arabe syrien à participer à cette opération humanitaire et nous appelons les partenaires américains à faire montre de bonne volonté dans l'intérêt de la population syrienne martyre», indique la publication.

Cette déclaration signale que les deux convois d'aide humanitaire envoyés précédemment à Al-Roukban étaient une «mesure provisoire», incapable de résoudre les problèmes des réfugiés. De plus, elle ajoute que la majeure partie du fret humanitaire serait apparemment tombée entre les mains de radicaux contrôlés par les États-Unis.

«Des raisons existent pour affirmer que la majeure partie du fret humanitaire se trouve entre les mains de groupes militaires extrémistes contrôlés par les États-Unis et non pas chez les Syriens installés provisoirement dans ce camp», stipule le document.

Le camp d'Al-Roukban se trouve dans la région d'Al-Tanf (province de Homs) qui, selon le ministère syrien de la Réconciliation, se trouve encerclé par des opposants au gouvernement syrien. En 2014, lorsque les djihadistes de Daech* avaient commencé à investir le territoire syrien, des dizaines de milliers de réfugiés s'étaient rués sur la région d'Al-Tanf en espérant pouvoir passer ensuite en Jordanie.

Toutefois, les autorités jordaniennes avaient refusé de les admettre dans le Royaume, autant pour des raisons de sécurité que pour d'autres liées aux difficultés économiques. C'est ainsi que le camp d'Al-Roukban a vu le jour.

Le camp abrite actuellement environ 50.000 réfugiés syriens.

Le porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu pour les réfugiés Andrej Mahecic a annoncé qu'au moins 8 enfants étaient morts dans le camp au cours de ce dernier mois.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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