Le parquet a requis ce vendredi un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende contre la figure des Gilets jaunes Éric Drouet. Dans l'attente de la décision du tribunal le 29 mars, M.Drouet a déclaré à la fin de son procès de vendredi qu'il n'avait «aucun rôle d'organisateur ou de leader dans ce mouvement» des Gilets jaunes et qu'il était «juste un relayeur d'informations».
Elle souligne que ce Gilet jaune de 34 ans se trouve dans un tribunal correctionnel, dans la chambre où l'on traite les délits de droit commun: «Si vous étiez là toute la journée, ce sont des gens qui ont vraiment fait du tort à autrui qui passent ici. Et lui il n'a fait de tort à personne. C'est plutôt l'inverse, il a fait beaucoup de bien à des gens relayant un appel très digne des Gilets jaunes depuis des mois et des mois», a-t-elle pointé.
«Quand le procureur indique, par exemple, […] que le mouvement des Gilets jaunes a provoqué 15 milliards de dommages — pardon? Premièrement, c'est faux», s'est indignée Raquel Garrido. «Même les maires qui ont rencontré le gouvernement pour demander un dédommagement sur les débris dans le centre-ville ne parlent que de 30 millions… Donc je ne sais pas d'où sort ce chiffre du procureur de la République, mais on sent qu'il en rajoute des tonnes et des tonnes et il veut rendre responsable Éric Drouet de faits dont il n'est pas responsable. C'est le contraire du droit. On n'est responsable que de ses propres faits.»
Éric Drouet agit ici en tant que «symbole politique», a-t-elle estimé mettant en cause les objectifs de la justice dans ce cas précis. Dans ce pays où les valeurs et libertés «fondamentales» «vacillent», elle fustige le comportement de l'élite intellectuelle «qui a abandonné finalement tout principe de base».
«Ils ne sont pas obligés de le faire et pourtant ils font des théories en permanence qui justifient ces actes. […] Mais c'est jamais les bonnes personnes qui sont arrêtées. C'est toujours des personnes qui sont absolument pacifiques, qui sont victimes de ces atrocités, de ces mutilations et l'élite intellectuelle politique de ce pays ne trouve rien à dire à ça.»
«La petite manœuvre du gouvernement contre Éric Drouet a échoué, mais je ne veux pas que cet homme paye, pas un centime d'amende, pas un jour de prison même avec sursis. C'est pour ça que je suis là aujourd'hui pour le dire avec force.»
Éric Drouet était jugé notamment pour l'«organisation sans déclaration préalable» de deux manifestations à Paris, le 22 décembre et le 2 janvier.
Le 2 janvier, Éric Drouet avait été arrêté près des Champs-Élysées, encadré par des policiers hués par des Gilets jaunes. Le lendemain, à sa sortie de garde à vue, il avait dénoncé une interpellation «politique», affirmant qu'il devait juste rencontrer d'autres Gilets jaunes pour un «rendez-vous au restaurant». Son arrestation montrait, selon lui, une volonté de «bâillonner» la contestation.