Un avion civil aurait été forcé d’atterrir en Libye pour violation d’une zone d’exclusion

L’aviation de l’autoproclamée Armée nationale libyenne a fait atterrir un appareil civil ayant décollé d’un aérodrome situé dans la zone d’exclusion aérienne du sud de la Libye, d’après le site Afrigatenews.
Sputnik

Un chasseur MiG-23 de l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par l'homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, a intercepté dimanche un Bombardier CRJ200 civil qui aurait violé la zone d’exclusion aérienne dans le sud du pays, a annoncé le site Afrigatenews se référant au commandement de l'ANL.

D’après Afrigatenews, l’avion civil a décollé du site pétrolier d'El-Feel et se dirigeait vers l’aéroport de Tripoli. Il a dû se poser à l’aérodrome militaire de Tamanhint qui se trouve non loin de Sebha, à 750 km au sud de la capitale. 

L’ANL, qui mène une opération d’envergure dans le sud du pays depuis la mi-janvier, avait interdit vendredi le survol de cette région. 

Les forces libyennes de l'Est auraient frappé des cibles près du site pétrolier d’El Feel
Selon un communiqué de l’armée, «les atterrissages et décollages sont possibles dans le Sud uniquement s’ils sont approuvés par le commandement de l’Armée de l’air et tout avion, local ou étranger, qui survolera la région sans autorisation, sera forcé de se poser sur une base aérienne». Le commandement de l’ANL a en outre déclaré que les avions ne respectant pas ces règles seraient considérés comme des «cibles ennemies» et pourraient être abattus par l’Armée de l’air.

Samedi, des médias ont annoncé que l’aviation du maréchal Haftar aurait bombardé la région désertique à proximité de la piste d’atterrissage construite près du site pétrolier d’El-Feel, après qu’un avion d’une compagnie aérienne locale a essayé de décoller. Selon certaines informations, l’avion aurait transporté le général Ali Kenna que Tripoli avait récemment désigné commandant de la région militaire de Sebha. La frappe de l’ANL n’a pas fait ni victimes ni dégâts ce qui a permis aux médias d’affirmer qu’il s’agissait d’un coup de semonce.

Le gouvernement d’union nationale (GNA) libyen de Fayez el-Sarraj a qualifié cette attaque d’«acte de terrorisme» qui a mis en danger les vies de civils. Selon le journal al-Wasat, le représentant permanent de la Libye auprès de l’Onu, Al-Mahdi Al-Mijrbi a déposé une plainte officielle contre le commandement de l’ANL auprès du Conseil de sécurité de l’Onu dans la nuit du 9 au 10 février.

La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli du gouvernement de Fayez el-Sarraj, soutenu par l’Onu et l’UE, et dans l'est, d'un parlement appuyé par l'ANL du maréchal Khalifa Haftar. L'Onu propose d'organiser des élections générales en Libye au printemps 2019, en vue de former des organes du pouvoir légitimes et universellement reconnus.


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