Le tableau périodique des éléments, établi par le scientifique russe Dmitri Mendeleïev, l'un des pères de la chimie moderne, célèbre son cent cinquantième anniversaire. Ci-dessous, Sputnik rappelle quelques faits sur l'œuvre et son créateur que vous ignorez certainement.
Avant cette classification, la chimie était un catalogue des propriétés physiques et chimiques des 63 éléments chimiques connus au milieu du 19e siècle. Mendeleïev a eu l'idée, en 1869, d'établir un tableau raisonné dans lequel tous les éléments chimiques seraient représentés par masse atomique croissante. Les groupant par familles ayant des propriétés physiques et chimiques voisines, le scientifique russe aboutit à un tableau à cinq colonnes de dix-huit éléments.
Soit dit en passant, l'oganesson a été nommé en l'honneur du physicien nucléaire russe Iouri Oganessian et c'est l'unique cas où le nom d'un chercheur ait été attribué de son vivant.
En ce qui concerne les noms des éléments, aucun ne commence par la lettre J.
Qui aurait pu croire que cet original de Mendeleïev qui, selon les témoignages de ses contemporains, consacrait parfois ses heures de loisir à tresser des coffres en osier et qui avait aménagé un laboratoire dans le creux d'un chêne immense, allait prédire l'existence d'éléments encore à découvrir?
Dans le même temps, certains «éléments» chimiques ont été reconnus inexistants, du seul fait qu'ils ne s'inscrivaient pas dans la conception du tableau périodique.
L'existence du premier a été postulée pour expliquer la présence des raies spectrales inconnues dans le domaine du vert, découvertes par l'analyse spectrométrique dans la nébuleuse de l'Œil de Chat. L'existence de l'autre a été suggérée après la découverte d'une nouvelle raie verte dans le spectre solaire.
Ces deux découvertes ont été critiquées parce que le tableau ne réservait pas de place aux éléments possédant leurs propriétés. Des études ultérieures ont démontré que le nébulium n'était autre chose que de l'oxygène et le coronium, du fer hautement ionisé.
La plupart des isotopes des éléments superlourds (se trouvant dans le tableau à partir du numéro 100) sont instables et se désintègrent presqu'instantanément.
Ainsi la demi-vie de l'élément numéro 115, homologué dernièrement, ne dure qu'environ 220 millisecondes.
Au milieu du 20e siècle, le chercheur Richard Feynman a fait une déclaration retentissante. Il a affirmé que si l'humanité découvrait un jour l'élément 137, elle n'aurait pas la possibilité d'établir le nombre de ses protons et électrons. Théoriquement, l'élément 137 aurait 137 électrons et il serait sûr à 100% que ses électrons se déplaceraient à la vitesse de la lumière. Mais ce qui est encore plus incroyable, c'est que les électrons de l'élément 139, si un tel élément existe, devraient circuler plus vite que la vitesse de la lumière.
Cependant, dans l'histoire de la chimie et de l'apparition de nouveaux éléments dans le tableau de Mendeleïev, existe une page tragique liée à la découverte du radium par Pierre et Marie Curie.
Le radium est devenu un ingrédient de produits alimentaires, de dentifrices et de crèmes cosmétiques. Des personnes riches portaient des montres dont le cadran était peint avec des colorants contenant du radium. Cet élément radioactif a été recommandé en tant que moyen pour augmenter la puissance masculine et comme déstressant.
Cela a duré 20 ans, jusqu'aux années 1930, époque à laquelle les chercheurs ont découvert les propriétés véritables de la radioactivité et à quel point elle était nuisible pour l'organisme humain.
Marie Curie est décédée en 1934, des suites de la maladie des rayons et d'un long contact avec le radium.