Libertés de la presse: «il y a une uniformisation du champ médiatique»

À l’heure des lois «fake news» et «anti-casseurs», Emmanuel Macron a évoqué devant la presse la possibilité de mettre en place un organe officiel chargé de valider l’information. Autant de signaux à l’encontre de la liberté d’expression que décrypte Raphaëlle Auclert, docteur à l’université de Sheffield, spécialisée dans la diplomatie culturelle.
Sputnik

«Cela peut être un effet vertueux de cette loi: amener les Français à croire moins aux médias alternatifs, mais aussi à plus remettre en cause les médias officiels.»

C'est un paradoxe que souligne Raphaëlle Auclert, docteur en études russes à l'université de Sheffield, où elle a effectué sa thèse sur la diplomatie culturelle (comprenez la propagande) entre Américains et Russes durant la Guerre froide: en URSS, plus l'information était labellisée et officielle, plus les citoyens s'en méfiaient. Si la défiance des Français vis-à-vis de leurs médias est déjà forte, les tentatives d'Emmanuel Macron de contrôler l'information ne pourraient qu'augmenter cette défiance.

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On pense bien sûr à la loi «Fake news» et à l'éventuel organe chargé d'assurer la «neutralité de l'information» en France que le Président évoquait lors d'un «off» à l'Élysée, que relatent nos confrères du Point.

Raphaëlle Auclert revient au micro de Sputnik sur les formes de fabrique du consentement qui se développent actuellement en France.

«Une guerre culturelle est parfaitement réussie quand le sujet poursuit le dessein souhaité en étant persuadé que c'est sa propre conviction.»

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