L’ambassadeur russe dévoile les dessous de l’emportement de Paris contre Sputnik

Paris s’en est pris aux médias russes, notamment à RT et à Sputnik, parce qu’«il n’y a que la vérité qui blesse» et il est peu probable que la situation s’inverse dans un proche avenir, explique à Sputnik l’ambassadeur russe en France, Alekseï Mechkov.
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Les attaques des autorités françaises contre les médias russes RT et Sputnik tiennent au fait qu'elles n'aiment pas la vérité à leur égard diffusée par les médias en question, et rien n'annonce que la situation pourrait changer dans un proche avenir, a analysé pour Sputnik l'ambassadeur russe à Paris, Alekseï Mechkov.

«Il est à noter que les attaques des autorités françaises —et j'y ajouterais les attaques incessantes des médias locaux- visent vos collègues qui travaillent pour le public français. À mon avis, la raison est simple et vieille comme le monde. La sagesse populaire dit: il n'y a que la vérité qui blesse. Quand on ne parvient pas à discuter d'égal à égal, quand il n'y a rien à objecter et que les arguments logiques manquent, il ne reste qu'à passer aux attaques verbales, ou, mieux encore, lui fermer la bouche», a expliqué M.Mechkov, signalant qu'il était «peu probable que la situation s'inverse, du moins dans un proche avenir».

L'ambassadeur a ajouté que «les attaques des autorités locales étaient largement compensées par la popularité de nos médias auprès des Français».

«Pour notre part, nous attirons régulièrement l'attention des partenaires français sur le fait que la discrimination des journalistes est inadmissible. À notre grand regret, la réponse est toujours la même: "Nous n'avons rien contre les journalistes, mais nous n'allons pas parler avec des "propagandistes"". Aucun autre argument n'est malheureusement avancé», a conclu le diplomate.

Accusations de Macron contre Sputnik: Moscou attend toujours les explications de Paris
En date du 1er février 2019, le magazine Le Point a publié un article contenant les propos du Président de la République française sur la place des médias dans la crise des Gilets jaunes. Comme le note le journaliste Emmanuel Berretta, le Président effleure la question de «la Russie de Poutine, à travers Russia Today ou Sputnik». Concrètement, Emmanuel Macron a déclaré que «les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C'est Russia Today, Spoutnik, etc».

«Nous n'achetons pas de comptes. Ni de comptes de fake news, ni de comptes ordinaires. Nous n'avons que deux comptes, RT et Sputnik», a fait savoir Margarita Simonian sur sa chaîne Telegram.

Le ministère russe des Affaires étrangères avait précédemment envoyé une note à l'ambassade de France suite aux accusations d'Emmanuel Macron contre RT et Sputnik relatives à l'ingérence dans les affaires intérieures du pays.

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