Suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris, Mediapart, qui a publié jeudi six enregistrements de conversations entre l’ancien chargé de mission à l’Élysée Alexandre Benalla et l’ancien gendarme Vincent Crase, a remis lundi une copie des bandes-son en question à la justice. Outre ces six enregistrements déjà connus, le média en a ajouté un septième qu’il partage sur son site Web.
«Ce septième enregistrement est capital: le tandem Alexandre Benalla-Vincent Crase y discute de détruire des preuves intéressant l’enquête ouverte quelques jours plus tôt sur les violences du 1er mai, mais aussi d’autres enquêtes éventuelles», écrit le média.
Voici un extrait de l'échange:
— Alexandre Benalla: «Et on efface tout à chaque fois. T'as effacé tout ce qu'il y avait dans ton téléphone?»
— Vincent Crase: «Bah, tout ce qui concerne Velours… Bien sûr, bien sûr… Chez les flics, ils ont pas pu regarder mon téléphone parce que je l'éteignais et je le rallumais à chaque fois. Ils n'ont pas mon code, hein. Pis, franchement, les trois flics, les trois flics n'étaient pas contre moi, loin de là même, le major qui a tenu l'enquête me disait que ça le faisait vraiment ch**r de faire ça.»
D'après Mediapart, cet enregistrement permet de confirmer la date de la discussion: le 26 juillet, alors que leur contrôle judiciaire leur interdisait de se rencontrer.
Après la divulgation la semaine dernière de six enregistrements de discussions entre Benalla et Crase par Mediapart, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour «atteinte à l'intimité de la vie privée» et «détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception et de télécommunications ou de conversations». Mediapart souligne que s’il a accepté de remettre une copie des enregistrements à la justice, il a refusé lundi à deux procureurs et aux policiers les accompagnant de perquisitionner ses locaux, expliquant que cela risquait de «permettre de voir et récupérer des documents et informations confidentielles dans cette enquête au cœur du pouvoir mais aussi dans d'autres dossiers en cours».