L'Italie s'oppose à l'ingérence étrangère dans les affaires vénézuéliennes, a annoncé jeudi le secrétaire d'État italien des Affaires étrangères Manlio Di Stefano.
«L'Italie ne reconnaît pas Guaido parce que nous sommes absolument contre le fait qu'un pays ou un groupe de pays tiers puissent définir la politique intérieure d'un autre pays. Cela s'appelle le principe de non-ingérence et il est reconnu par l'Onu», a-t-il déclaré jeudi soir en direct sur la chaîne de télévision Tv2000.
Il a ajouté que l'objectif majeur consistait à prévenir la guerre au Venezuela.
«La même erreur a été commise en Libye et elle est reconnue aujourd'hui par tous. Nous devons éviter que la même chose arrive au Venezuela», a signalé l'homme politique représentant le Mouvement 5 étoiles.
M.Di Stefano avait précédemment critiqué la position de l'UE à l'égard du Venezuela et avait proposé que Rome assume la médiation entre les partisans du Président en exercice Nicolas Maduro et l'opposition.
Presque simultanément, un autre secrétaire d'État italien des Affaires étrangères, Guglielmo Picchi, représentant le parti La Ligue qui fait partie du gouvernement de coalition avec le Mouvement 5 étoiles, a affiché une position opposée sur le Venezuela. Il a annoncé via Twitter que son parti estimait que «la présidence de Maduro est terminée» et qu'il fallait convoquer de nouvelles élections en présence d'observateurs indépendants.
Le chef de la diplomatie italienne, Enzo Moavero Milanesi, a déclaré mercredi que Rome partageait entièrement la position de l'Union européenne sur la crise au Venezuela et a appelé à organiser des élections présidentielles «libres et transparentes».
Le Parlement européen a approuvé jeune la résolution reconnaissant Juan Guaido comme «Président par intérim légitime» et a appelé le service diplomatique de l'UE et les pays membres à adopter une décision similaire.
Le 27 janvier, la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique ont annoncé qu'ils seraient prêts à reconnaître Juan Guaido comme Président du Venezuela, si aucune élection n'était annoncée dans un délai de huit jours.
Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays.