Face aux enquêteurs de l'IGPN (la police des polices), le Gilet jaune Jérôme Rodrigues déclare qu'il a fait l'objet d'un tir de lanceur de balles de défense. De son côté, le secrétaire d'État à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a affirmé qu'il n'y avait pas eu de tir de LBD place de la Bastille à ce moment-là. À l'aide de plusieurs éléments, Quotidien conteste la version de ce dernier.
Tout d'abord, un «bruit sourd», qui est entendu sur une vidéo de la scène, suggère l'utilisation de cette arme. Les images filmées d'un autre angle montrent un policier dégainer et faire usage de son LBD juste après l'explosion de la grenade.
Ensuite, l'émission télévisée s'appuie sur une vidéo au ralenti, reprise d'un Facebook Live de Gilets jaunes.
De plus, selon des informations de France Inter, l'IGPN rencontrerait des problèmes pour analyser les images fournies par les caméras-piétons, dont la police a doté ses agents à l'aube de l'acte 11. Des dysfonctionnements des batteries ou des objectifs obstrués par la position des bras rendraient ces séquences inexploitables.
«Il y avait également la possibilité de s'appuyer sur deux caméras fixes placées en hauteur, place de la Bastille mais l'une d'elle filmait une autre charge de policiers et la deuxième n'aurait pas eu le "bon angle de vision"», écrit le journal, s'appuyant sur une source proche du dossier.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a commenté lui aussi les accusations du Gilet jaune.
«Pour l'accident dont a été victime Jérôme Rodrigues, ce que je sais c'est qu'il y a eu l'envoi d'une grenade de désencerclement et qu'à ce moment-là, il a été blessé. Il y a débat, il y a une enquête», a affirmé ce mardi le ministre.