Cosa Nostra prend la place de l'un des plus vieux restaurants russes de Paris

Les abords de la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski perdent un peu leur accent historique russe pour parler italien. L'enseigne «Corleone by Lucia Riina» remplace «Le Daru», une institution et l'une des plus anciennes adresses slaves de Paris. Sputnik y a jeté un coup d'œil.
Sputnik

C'en est fini de l'exclusivité russe dans la rue Daru, celle qui mène à la magnifique église orthodoxe Alexandre Nevski! On vient y chercher un restaurant russe, mais «Le Daru», réputé pour sa cuisine authentique, est remplacé par un restaurant italien! On crie au scandale, on appelle au boycott de l'enseigne… et on confirme la nouvelle qui s'est rapidement répandue à Paris: la fille cadette de la famille du chef mafieux Riina, Lucia, a ouvert un restaurant dans le VIIIe arrondissement.

«Il y a deux ans, Lucia Riina […] demandait le "bonus bébé" à la mairie de Palerme, se déclarant sans ressources. Aujourd'hui, elle ouvre le restaurant Corleone à Paris. Par pitié, si vous aimez l'Italie n'y allez pas. Ne participez pas à un blanchiment en règle», s'insurgeait un internaute.

Pourtant, toute publicité est bonne, même «assassine»: au resto (ouvert déjà depuis deux mois), on repère facilement plusieurs hommes seuls… qui ont en tout l'air d'être les journalistes. 

L'intérieur artistique du restaurant «Corleone by Lucia Riina»

L'intérêt pour la nouvelle est vif… puisque l'enseigne clinquante n'a pas l'air de cacher son jeu: le restaurant, qui promet une cuisine «authentique sicilienne-italienne à découvrir dans un milieu élégant et accueillant» s'appelle «Corleone by Lucia Riina». Entre-temps, le fils aîné du parrain sicilien Salvatore Riina, plus connu sous son surnom de Totò Riina, est mort en prison le 17 novembre 2017, en purgeant sa peine de perpétuité, et son second fils reste en liberté conditionnelle après une condamnation à neuf ans de prison pour association mafieuse.

Le premier restaurant naturiste de Paris n’a plus de clientèle?
Si la lecture de la liste des victimes de la famille sicilienne ne vous coupe pas l'appétit, vous apprécierez au déjeuner la bonne specialita della casa «orecchiette alla Corleonese» à 18 euros, accompagné d'un verre de rouge italien de petits producteurs. Et cela vous fera peut-être oublier le bœuf Stroganoff que vous aviez goûté entre ces murs il y a quelques mois…

La propriétaire vient-elle parfois vérifier si le piano de cuisine joue bien la musique de la dolce vita parisienne pour la famille Riici? «Questo non lo so», le serveur lève les mains vers les cieux en geste d'impuissance…

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