Plus de 1,8 million de personnes ont signé une pétition en faveur d'un recours en justice contre l'État français pour son «inaction climatique». Selon le ministre de la Transition écologique François de Rugy, qui s'est confié au Parisien, il s'agit d'un succès.
«J'ai été agréablement surpris. Je suis heureux que les citoyens s'expriment pour lutter contre le dérèglement climatique», a-t-il déclaré.
«Mais ce n'est pas dans un tribunal qu'on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre», a-t-il ajouté, en soulignant que le gouvernement était «déjà au travail».
Il a également expliqué qu'il voyait cette pétition comme une «réplique aux mouvements des Gilets jaunes».
De nombreux internautes estiment toutefois que cette pétition «ne s'oppose pas aux Gilets jaunes».
La pétition, baptisée «l'affaire du siècle», a été lancée par quatre organisations non gouvernementales, notamment la Fondation pour la nature et l'homme, Notre Affaire à tous, Greenpeace France et Oxfam France, qui prônent la lutte contre le dérèglement climatique.
Le 20 décembre, François de Rugy a réagi à cette initiative dans une vidéo sur Twitter, en se prononçant en faveur d'un «grand débat» à ce sujet.
Face à la taxe sur la hausse des prix du carburant, qui frappe surtout le diesel, de nombreux Français sont descendus dans les rues depuis le 17 novembre 2018. Les mobilisations des Gilets jaunes ont régulièrement dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
Le 22 décembre, les Gilets jaunes ont de nouveau mobilisé leurs troupes pour un sixième samedi consécutif de manifestations. De multiples rassemblements dans un climat plus ou moins tendu ont réuni 38.600 personnes en France à 18h00, contre 66.000 samedi dernier à la même heure, selon le ministère de l'Intérieur. Ces chiffres sont l'objet de polémique.
Le gouvernement a affiché lundi sa «détermination à ramener l'ordre», après plusieurs semaines de manifestations émaillées de violences, misant sur une pause de la mobilisation durant les fêtes de fin d'année.