Algérie: l’Église protestante «ne respecte pas les lois», selon le ministre du culte

Si l’Église protestante d’Algérie (EPA) souhaite avoir le même traitement réservé par les autorités algériennes aux Églises catholique et anglicane, elle n’a pas d’autres choix que celui de se conformer aux lois du pays, selon le ministre algérien des Affaires religieuses. Le responsable réagissait au communiqué de l’EPA dénonçant des dépassements.
Sputnik

L'Église protestante d'Algérie aura le droit de citer auprès des autorités algériennes le jour où elle se conformera aux lois de la République, a déclaré, le mercredi 26 décembre à Alger, Mohamed Aïssa, le ministre algériens des Affaires religieuses et des Wakfs. Par ces propos, le ministre a réagi au communiqué publié le 21 octobre par l'EPA, dénonçant un acharnement des autorités algériennes contre ses fidèles. Le responsable s'est exprimé devant la presse en marge d'une session de formation au profit des imams.

«La voix de l'Église protestante sera entendue, lorsqu'elle aura officialisé sa situation vis-à-vis de l'État algérien», a affirmé M.Aïssa en soulignant que cette Église «ne respecte pas les lois algériennes et ne s'est pas conformée à la loi de 1990 relative aux associations, ni à celle de 2012».

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Évoquant la liberté de culte garantie en Algérie, quand la pratique se fait dans le cadre délimité par la loi, le ministre a soutenu que «le peu de familles algériennes pratiquant le christianisme ne posent aucun problème». «Mais ceux qui les suscitent sont ceux […] qui ne respectent pas les lois de l'État algérien et ne veulent pas s'y conformer», a-t-il précisé. Dans le même sens, s'exprimant sur l'activité de la commission nationale des cultes autres que musulmans qu'il préside personnellement, et la coopération des représentants de ces derniers avec cette institution, le responsable a confié qu'il «n'a été destinataire d'aucune demande émanant de l'Église protestante, contrairement aux Églises catholique et anglicane».

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Le 21 octobre, l'Église protestante d'Algérie a dénoncé dans un communiqué, cité par le site d'information Tout sur l'Algérie (TSA), les grandes pressions que ses fidèles subissent de la part des autorités du pays, qui leur ont fermé des lieux de culte et ont traduit en justice certains d'entre eux.

Citant les reproches adressés par les autorités au lieu de culte ayant été mis sous scellés à Akbou, le communiqué a évoqué «l'absence d'issue de secours et d'extincteurs constatés par une commission de la wilaya [de Béjaïa, ndlr] qui a inspecté les lieux», en plus du fait d'avoir «un pasteur étranger».

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Tout en affirmant que les responsables de l'église s'étaient conformés aux ordres de la commission de respecter les consignes de sécurité citées ci-dessus, et que le pasteur étranger «est parti depuis plusieurs mois» et «ne vit plus en Algérie», le même communiqué de l'EPA a souligné que «la mise sous scellé de ce lieu de culte est donc abusive et ne repose sur aucune justification valable».

La nouvelle Constitution algérienne, adoptée en 2016, dispose en effet dans son article 42 que «la liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi».

La loi de 2006, fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. La même loi précise que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.

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