L'Église protestante d'Algérie aura le droit de citer auprès des autorités algériennes le jour où elle se conformera aux lois de la République, a déclaré, le mercredi 26 décembre à Alger, Mohamed Aïssa, le ministre algériens des Affaires religieuses et des Wakfs. Par ces propos, le ministre a réagi au communiqué publié le 21 octobre par l'EPA, dénonçant un acharnement des autorités algériennes contre ses fidèles. Le responsable s'est exprimé devant la presse en marge d'une session de formation au profit des imams.
«La voix de l'Église protestante sera entendue, lorsqu'elle aura officialisé sa situation vis-à-vis de l'État algérien», a affirmé M.Aïssa en soulignant que cette Église «ne respecte pas les lois algériennes et ne s'est pas conformée à la loi de 1990 relative aux associations, ni à celle de 2012».
Citant les reproches adressés par les autorités au lieu de culte ayant été mis sous scellés à Akbou, le communiqué a évoqué «l'absence d'issue de secours et d'extincteurs constatés par une commission de la wilaya [de Béjaïa, ndlr] qui a inspecté les lieux», en plus du fait d'avoir «un pasteur étranger».
La nouvelle Constitution algérienne, adoptée en 2016, dispose en effet dans son article 42 que «la liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi».
La loi de 2006, fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. La même loi précise que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.