Malgré une trêve commerciale avec États-Unis, la Chine ne veut pas du pétrole américain. Selon Reuters, le principal importateur au monde de l'or noire se propose soit d'acheter aux États-Unis de très faibles quantités en 2019, soit de ne tout simplement rien acheter en raison du coût important de la livraison et de l'instabilité du marché des hydrocarbures dans son ensemble.
Par ailleurs, Reuters ajoute que la Chine ne tentera même pas de réduire le déséquilibre commercial avec les États-Unis en achetant du brut, bien que celui-ci soit une des principales raisons du face-à-face entre les deux pays.
«Les Chinois sont peu enclins à acheter du pétrole américain étant donné l'accessibilité de livraisons depuis l'Iran et la Russie», signale à Reuters l'analyste de la société de consultation pékinoise SIA Energy Seng Yik Ti, ajoutant que les chefs d'entreprise chinois consentent à acheter du brut américain quand cela est «recommandé» par les autorités.
La Chine a mis fin aux achats de pétrole aux États-Unis en octobre et en novembre sur fond de l'exacerbation de la guerre commerciale. Les importations ont repris en décembre, mais Pékin n'a acheté qu'un million de barils, une goutte d'eau dans l'océan, ses importations totales s'élevant à 300 millions de barils.
Les raffineries chinoises ont expliqué qu'elles n'avaient pas repris les achats du pétrole américain en raison des perspectives incertaines des relations commerciales entre Washington et Pékin, des frais d'affrètement croissants et du faible rendement du raffinage dans la région.
Selon Refinitiv Eikon, un groupe d'experts, les frais de livraison du brut américain en Asie par pétrolier sont trois fois supérieurs aux livraisons depuis le Proche-Orient.
Refinitiv Eikon signale que, malgré les problèmes avec le pétrole américain, au mois de décembre les importations chinoises du brut pourraient dépasser le record de 45 millions de tonnes (10,6 millions de barils par jour).
En décembre, la Russie reste le fournisseur principal de la Chine en pétrole avec 7 millions de tonnes, devançant l'Arabie saoudite, qui livre à la Chine entre 5,7 et 6,7 millions de tonnes.