Au Canada la toute dernière «sorcière» assignée en justice pour «fausse sorcellerie»

Une Canadienne a été inculpée pour «fausse sorcellerie» deux jours à peine avant que cette infraction archaïque ait été retirée du Code pénal du pays. La femme rejette toutes les accusations et affirme être une véritable voyante.
Sputnik

Dans la ville canadienne de Timmins (Ontario), une femme de 33 ans a été accusée le 11 décembre d'avoir réclamé de l'argent en échange de la levée d'un mauvais sort. Deux jours plus tard, l'article 365 du Code pénal —qui interdit de «prétendre pratiquer la magie»- a été officiellement abrogé, relate la chaîne CBC.

Mme Butch, plus connue sous le nom de «sorcière blanche du Nord», a nié toutes les allégations et a supposé qu'elle avait été dénoncée par ses concurrents pour lui faire du tort.

«On m'a proclamé sorcière dans la contrée et on m'a donné un surnom, mais je ne suis pas une sorcière. Je suis une voyante», a-t-elle confié aux journalistes lors d'un entretien téléphonique.

Elle a en outre expliqué qu'elle avait elle-même choisi le surnom de «sorcière blanche du Nord» puisqu'elle pensait que c'était «cool», mais a insisté sur le fait qu'elle n'avait jamais prétendu être une sorcière ni demandé de l'argent d'une façon illicite.

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«Je ne sais même pas qui est cette personne [la plaignante, ndlr], et depuis octobre dernier, aucun de mes clients ne s'est plaint auprès de moi ni ne m'a demandé de le rembourser», a-t-elle souligné.

Marc Depatie, le porte-parole des forces de l'ordre de Timmins, a de son côté indiqué que la police et les procureurs respectaient les lois en vigueur au moment des faits reprochés, citant l'exemple d'infractions sexuelles commises dans le passé. Ainsi, le fait que l'infraction était sur le point d'être rayée du Code pénal n'avait pas été un argument dans la décision de porter cette accusation.

«En l'occurrence, l'inculpée a présagé qu'une chose terrible allait arriver à sa famille [de la plaignante, ndlr] et qu'elle devrait lui fournir une compensation financière afin qu'elle puisse accomplir une sorte de service mystique qui empêcherait que cela se produise», a expliqué M.Depatie.

L'article 365 a été abrogé en vertu du projet de loi C-51, visant à éliminer les infractions «zombies», considérées comme obsolètes, redondantes, ou jugées inconstitutionnelles, telles que «provoquer une autre personne à se battre en duel», «distribuer des bandes dessinées policières», «émettre des timbres commerciaux» et «publier une diffamation blasphématoire».

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