Des retouches aux chiffres manipulés: toutes les nuances de «censure» de médias français

La modification par France 3 d’une photo montrant une pancarte «Macron dégage» lors d’une manifestation des Gilets jaunes a provoqué un tollé sur le Net, la chaîne étant accusée de «censure». Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela est reproché à des médias français.
Sputnik

La chaîne de télévision France 3 s'est vue accusée de «censure» après avoir retouché une photo qui montre un Gilet jaune tenant une pancarte «Macron dégage» sur la place de l'Opéra, à Paris. Toutefois, sur l'image publiée par ce média on ne voit que le mot «Macron».

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La vérité ayant éclaté au grand jour, France 3 a expliqué la modification de cette photo par une «erreur humaine» qui «ne se renouvellera pas».

De nombreux internautes n'ont toutefois pas été satisfaits de cette explication en rappelant que les médias français semblent être de plus en plus partiaux dans leur couverture des manifestations des Gilets jaunes ainsi que d'autres évènements d'importance.

«Censure» en direct?

Quelques semaines plus tôt, France 3 s'était déjà retrouvée dans le collimateur suite à un reportage en direct ayant été coupé au moment où une journaliste sur le terrain a commencé à critiquer les actions des CRS pendant une manifestation des Gilets jaunes à Bordeaux.

Cette vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénonçant la «censure» du média. Toutefois, la chaîne de télévision a rejeté ces accusations, expliquant que les journaux télévisés et presque toutes les autres émissions d'information radio et télé avaient une durée limitée qu'il fallait respecter.

Double casquette d'un candidat LREM

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Un autre «subterfuge» des médias a été dévoilé le 16 décembre par Antoine Léaument, responsable de la communication numérique de Jean-Luc Mélenchon. M.Léaument a indiqué que le 16 décembre le dirigeant de la France insoumise invité du «Grand Jury», une émission de RTL, LCI et Le Figaro, a été interrogé par Francis Palombi, candidat LREM aux dernières législatives, présenté cependant comme le «président de la confédération des Commerçants de France».

​Selon le responsable de la communication de Jean-Luc Mélenchon, cette «triche» visait à «pourrir l'invité plutôt qu'à l'interroger sur son programme ou ses idées».

Il souligne également que sur Twitter, M.Palombi ne fait pas mention de son rôle de représentation des commerçants.

Mieux vaut tard que jamais?

Début décembre, un journaliste du JDD a claqué la porte de sa rédaction après que celle-ci a refusé de publier l'une de ses enquêtes portant sur Francis Chouat qui a succédé fin novembre à Manuel Valls au poste de député de l'Essonne, affirme le magazine Marianne. Selon ce média, la publication aurait dû intervenir à quelques jours du second tour de l'élection législative partielle de la 1ère circonscription de l'Essonne.

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Marianne indique que les révélations du journaliste portaient notamment sur la compagne de M.Chouat, Geneviève Dourthe, élue du 13e arrondissement de Paris qui occupe depuis plus de 15 ans un logement géré par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Ces informations ont été publiées par Le Point mais deux jours après l'élection.

Selon le magazine, c'est Manuel Valls qui a personnellement empêché la publication de cet article par le JDD en envoyant un texto au directeur de la rédaction, Hervé Gattegno. Ce dernier, contacté par Marianne, n'a pas commenté ces allégations. Quant à l'auteur de l'enquête, il n'a pas souhaité faire de commentaires tout en confirmant que son départ était bien lié à des «divergences éditoriales».

«L'humour hors la loi?»

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Le site belge Nordpresse connu pour son contenu humoristique a dénoncé fin juillet la «censure de masse» de Facebook. Certaines de ses publications satiriques ont été considérées comme indésirables par le réseau social. Selon le média, «tous ces articles concernaient l'affaire Benalla ou [Emmanuel] Macron».

La directrice du site français Le Média a fait part de son soutien à Nordpresse dont elle a partagé un tweet.

L'UPR qualifié de «parti d'extrême-droite»

Le 1e mai, l'Union populaire républicaine a organisé une manifestation à Paris qui a rassemblé, selon les estimations du parti, environ 3.500 personnes. Toutefois, cet événement est passé presque inaperçu par les médias ce qui a suscité l'indignation du président de l'UPR, François Asselineau. Dans une publication sur le site du parti, M.Asselineau a déploré que seul BFM TV s'était mobilisé, «donnant une grave sous-estimation du nombre» des manifestants et n'y consacrant qu'un reportage de… 30 secondes. Il a alors promis de signaler cette «censure inouïe» au Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Plus tard, l'UPR a saisi le CSA après avoir été assimilée à un «parti d'extrême-droite» par France 5. Le CSA a alors donné raison à l'UPR.

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