Bruxelles est dimanche le théâtre de deux manifestations antagonistes, initialement interdites puis autorisées. Quelque 5.500 personnes participaient déjà en début d'après-midi à un rassemblement contre le pacte des Nations unies sur les migrations au rond-point Schuman, la mobilisation prenant de l'ampleur, selon les chiffres de la police.
«On est déjà envahis»
La mobilisation contre le pacte approuvé formellement lundi à Marrakech est organisée par plusieurs associations de droite et d'extrême droite flamandes comme KVHV, NSV, Schild & Vrienden, Voorpost et Vlaams Belang Jongeren. Filip Dewinter, du Vlaams Belang, marche en tête des manifestants, signale un journaliste du Soir.
En marchant, les participants à cette manifestation prévue comme «statique» par les autorités ont scandé des slogans tels que «Notre peuple en premier», «Pas de djihad dans notre État», «Nous en avons marre, frontières fermées» et certains ont lancé des pétards fumigènes, allumé des feux de Bengale. En début d'après-midi, aucun débordement n'avait été signalé, selon SudInfo.
Sur Facebook, l'appel à participer à cette manifestation a suscité une vive réaction: environ 12.000 personnes se sont dites déterminées à y prendre part et 36.000 — «intéressées».
«Je suis contre le pacte de Marrakech, c'est une tromperie. On veut nous faire vendre un mensonge […] on est déjà envahis. Nous, on veut garder notre continent de prospérité pour nos enfants et nos petits-enfants», confie un manifestant francophone, coté par RTBF.
«Je veux protéger le futur de mes enfants et de mes grands-enfants parce qu'ouvrir les portes, ça ne sert à rien. Qu'ils commencent à intégrer les gens qui sont ici», affirme un autre manifestant. «La Suisse, l'Australie, Israël n'ont pas voulu signer le pacte. Il y a une raison.»
Marche pour le pacte
Également interdit, ce cortège, baptisé par les autorités «déplacement administratif», a finalement été autorisé et la décision a été prise de se diriger vers le Parc Maximilien et la Gare du Nord, signale la RTBF.
Le rassemblement a réuni des militants syndicaux, des communistes, des anarchistes et des représentants d'associations, ainsi que de simples citoyens.
«La plateforme citoyenne s'est d'ailleurs arrangée pour vider le Parc Maximilien en hébergeant les migrants qui s'y trouvaient cette nuit. Les manifestants d'extrême-droite avaient un agenda caché pour y aller et viser des migrants», a raconté Alexis Deswaef, administrateur de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés et ancien président de la Ligue des droits de l'Homme, cité par la chaîne.
Ce document vise en premier lieu à renforcer «la coopération relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects». Le pacte n'est juridiquement pas contraignant, mais les pays qui l'ont rejeté ont fait valoir qu'ils voulaient conserver une gestion nationale des flux migratoires et qu'ils redoutaient l'utilisation du Pacte lors de recours devant la justice.