Des terroristes «reprennent les images des manifestations» en France à leurs fins?

Les images des manifestations des Gilets jaunes en France sont reprises par des djihadistes qui les «manipulent à leur sauce» et tentent de créer dans ce pays un «climat propice à la violence», a indiqué dans un entretien à France Info Gilles Kepel, spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, le surlendemain de la fusillade à Strasbourg.
Sputnik

Les terroristes ont recours à des images des manifestations organisées par des membres du mouvement des Gilets jaunes dans l'Hexagone pour ensuite les utiliser à leurs fins, a fait savoir le spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, Gilles Kepel, à France Info, quelques jours après la fusillade à Strasbourg faisant au moins trois morts et plusieurs blessés.

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«Les images des manifestations sociales en France sont reprises par les djihadistes qui les manipulent à leur sauce. D'une certaine manière, ça les console, de la chute du califat et de Raqqa en octobre 2017, qu'ils perçoivent, sans le dire, comme ayant été un échec politique et militaire terrible. Tout d'un coup, d'une certaine manière, dans leur vision des choses, ces mouvements en France leur apparaissent comme un signe divin qui doit les encourager», a précisé M.Kepel.

L'expert a ajouté que les terroristes s'efforçaient donc de «transformer le climat qu'il y a en France en un climat propice à la violence».

«Quand on regarde aujourd'hui les sites ou les télés en ligne des djihadistes français qui sont dans la région d'Idlib par exemple, ils ont suivi très attentivement les manifestations [des Gilets jaunes, ndlr] qui présentent une "image de la France comme un pays en faillite".»

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Ainsi, selon Gilles Kepel, l'auteur présumé de la fusillade dans la ville alsacienne n'avait pas forcément «reçu d'instruction» pour passer à l'acte mais a été affecté par ce climat qui l'aurait poussé à «aller tout seul tirer dans la foule».

Une fusillade s'est produite le 11 décembre dans le centre-ville de Strasbourg, où se tient un marché de Noël. D'après différentes sources, l'auteur présumé de l'attaque, Cherif Chekatt, était fiché S. À ce stade, il n'a pas encore été localisé malgré la mobilisation de plus de 700 policiers et gendarmes lancés à sa recherche.

Le bilan, toujours provisoire, est désormais établi à trois personnes décédées, cinq blessés graves et huit blessés légers après la fusillade de mardi soir. À la suite du drame, le niveau d'alerte du plan Vigipirate a été élevé à «urgence attentat».

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