A l'heure actuelle, il est peu probable que le club nucléaire s'agrandisse d'un coup jusqu'à plusieurs dizaines de pays, écrit lundi le quotidien Izvestia. Mais le monde multipolaire et polycentrique, dans les conditions d'un rapide progrès scientifique et technique et de l'érosion du droit international au profit d'un «ordre abstrait basé sur des règles», pousse chaque acteur à songer à sa sécurité. Et manifestement, l'absence de préjudice pour la sécurité des voisins ne sera plus toujours un facteur-clé dans la prise de décisions.
Certes, cet enrichissement est loin d'être militaire et plusieurs étapes sont prises en charge par les capacités européennes, mais c'est le premier pas qui compte. D'un côté, le Brésil a signé le Traité sur l'interdiction de l'arme nucléaire (TIAN) initié en 2017 — et avait fait partie des principaux acteurs de sa préparation. Mais tout cela était sous l'ancien gouvernement, et le nouveau Président Jair Bolsonaro serait capable de gestes brusques.
Impossible de passer à côté de la péninsule coréenne, déjà nucléarisée en partie. Les perspectives d'unification des deux Corées sans dénucléarisation du Nord suscitent beaucoup d'intérêt. La fusion des élaborations du Nord avec l'industrie et les technologies du Sud pourrait apporter au monde une puissance nucléaire très spéciale, qui plus est avec des relations très spécifiques avec certains voisins comme le Japon.
En ce qui concerne l'Arabie saoudite, il est encore trop tôt pour parler de hautes technologies, mais le Pakistan n'est pas loin. La dégradation des relations américano-saoudiennes dans le secteur de la défense, tant voulue par certains opposants de l'administration américaine au pouvoir, pourrait servir de motif supplémentaire dans cette situation, souligne le média.
Les régimes internationaux de contrôle des armements (notamment le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire) se désintègrent, il y a des problèmes avec le plan d'action iranien mais aucun progrès dans l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires, et le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires reste avant tout une déclaration politique, conclut le quotidien.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.