Géant dans le gaz mais petit dans le pétrole, le Qatar n'extrait annuellement qu'environ 600.000 barils de brut, soit près de 2% de toute la production du cartel où l'émirat occupe seulement la modeste 11e position. Son départ ne devrait pas y changer la donne, a déclaré à Sputnik l'économiste saoudien Aiman al Khalaf, ajoutant que la décision de Doha ne serait pas non plus liée à la production de gaz.
«Pour Doha, c'est une possibilité de se libérer de la soumission aux pays qui lui ont imposé le blocus. À l'OPEP, tout en occupant une place très modeste, le Qatar doit toutefois respecter les règles collectives et obéir aux décisions adoptées. Désormais, il lui sera plus facile de mener des négociations et de vendre son pétrole. Par ailleurs, cette décision du Qatar sera appuyée par l'Iran frappé de sanctions», a estimé le spécialiste.
Un autre interlocuteur de l'agence, l'expert économique saoudien Saleh al-Shneiber, a estimé pour sa part que le Qatar avait décidé de quitter l'OPEP pour ne pas réduire sa propre production de pétrole.
«La décision du Qatar ne se répercutera aucunement sur l'OPEP et ne changera pas non plus sa propre situation économique. Ce serait un acte politique pour s'attirer l'attention. […] Ce seraient plutôt une bravade et une démarche politique retentissante», a résumé le Saoudien.
La crise diplomatique qui oppose le Qatar à ses voisins depuis dix-huit mois a eu une conséquence inattendue, le richissime petit émirat ayant annoncé qu'il quitterait l'OPEP en janvier. En juin 2017, l'Arabie saoudite, possédant le rôle dominant au sein de l'OPEP, et ses alliés — les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte — ont rompu leurs relations économiques et diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent d'entretenir des relations trop étroites avec l'Iran et de soutenir les mouvements «terroristes» au Proche-Orient.