Le mouvement des Gilets jaunes a franchi les frontières de l'Hexagone et s'est propagé en Europe et même au-delà de ses frontières.
En Serbie, Bosko Obradovic, un député de l'opposition, a revêtu un gilet jaune au parlement pour protester contre le niveau des prix de l'essence.
«Nous voulons des prix normaux de l'essence, ou vous aurez des Gilets jaunes dans les rues de Belgrade et de Serbie», a déclaré ce chef de file du mouvement Dveri.
En juin dernier, la hausse du prix de l'essence en Serbie avait provoqué un bref mouvement de protestation dans plusieurs villes de Serbie, se traduisant par des blocages de route.
Moins étonnant, les Gilets jaunes ont également essaimé en Belgique. Vendredi dernier, un petit groupe d'entre 300 et 400 d'entre eux ont défilé dans les rues de Bruxelles. Ils étaient attendus par un important dispositif de sécurité. La manifestation a débuté dans le calme et seule la circulation dans la ville a été perturbée. La situation a dégénéré en début d'après-midi à cause de casseurs. Des projectiles ont été lancés sur des policiers. En riposte, la police a lancé de l'eau sur les manifestants avec des auto-pompes.
Dans la nuit du 23 au 24 novembre, un rassemblement des Gilets jaunes à Charleroi a dégénéré en affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre.
Outre-Rhin, les Gilets jaunes sont pour l'instant en nombre très réduit. Mais ils ont tout de même fait leur apparition dans certaines grandes villes allemandes, la plupart du temps en lien avec l'extrême-droite locale et leurs rassemblements sont ancrés politiquement.
Les manifestations ont également atteint les Pays-Bas.
Des germes du mouvement poussent en Espagne. Plusieurs groupes Facebook sont apparus ces derniers jours et une réunion des Chalecos amarillos (gilets jaunes) est prévue ce samedi sur la Plaza Colón à Madrid. Les raisons du mécontentement sont les mêmes qu'en France bien que les Espagnols estiment que «la situation est bien pire ici qu'en France».
En Bulgarie, un mouvement contre la hausse du prix des carburants a débuté il y a plus d'un mois. Le 18 novembre, des milliers de Bulgares ont bloqué les principaux axes routiers et les postes-frontières entre leur pays et la Turquie. Depuis, les slogans des mécontents se sont étendus à la baisse du niveau de vie dans son ensemble.
Le mouvement gagne également d'autres continents. Au Burkina Faso, une marche organisée par la coalition nationale de lutte contre la vie chère pour dénoncer l'augmentation du prix du carburant a réuni le 29 novembre plus de 3.000 personnes à Ouagadougou. La première exigence des manifestants était le retour aux prix d'avant la décision d'augmentation. Mais comme partout ailleurs, les chemises rouges, ces gilets jaunes burkinabés, protestent contre la paupérisation générale de la population.
En Irak aussi, où, à 5.000 kilomètres des Champs-Elysées, d'autres gilets jaunes ont fait leur apparition. À Bassora, dans le sud du pays, des centaines de manifestants ont pris part à un rassemblement devant le bâtiment du gouvernorat.
Ils portent des gilets jaunes, «comme à Paris», mais ils revendiquent l'antériorité quant à l'utilisation de ce symbole.
«Nous sommes les premiers à en avoir arborés, dès 2015, quand nous voulions signifier que nous étions des éboueurs venus pour enlever les détritus politiques», a déclaré un militant à la presse locale.
Les habitants protestent contre le chômage endémique dans cette région pourtant très riche en hydrocarbure. Mais aussi contre les coupures d'eau et d'électricité, la corruption et l'état d'abandon de la troisième ville du pays.