L'Iran figure parmi les fondateurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et son rôle au sein du cartel est incomparable avec celui du Qatar, a rappelé Seyyed Saeed Mirtorabi Hosseini, expert en pétrole et gaz de l'université Kharazmi, à Sputnik désireux de savoir pourquoi le Qatar se retirait du cartel et si l'Iran pourrait l'imiter sur fond de dernières sanctions anti-iraniennes des États-Unis affectant le secteur pétrolier.
«Devenant l'interprète de la politique de l'Arabie saoudite, l'OPEP a évidemment porté atteinte aux intérêts de l'Iran qui ferait toutefois mieux de poursuivre son intégration avec les membres du cartel afin de conforter ses positions en son sein», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le retrait du Qatar de l'OPEP ne se répercuterait pas sur les relations entre l'Iran et le Qatar dans l'exploitation conjointe de gisements de pétrole.
Quant aux raisons de la décision du Qatar de quitter le cartel, l'Iranien en a évoqué plusieurs.
«Tout d'abord, depuis ces quelques dernières années, le Qatar se trouve dans une situation particulière, ses voisins, et surtout l'Arabie saoudite, ayant rompu leurs relations avec lui. Comme l'Arabie saoudite est la principale puissance au sein du cartel, cela aurait pu évidemment influer sur la décision du Qatar», a estimé M. Mirtorabi.
Il a ensuite supposé que le Qatar aurait préféré se consacrer aux exportations de gaz.
«Il y a une organisation des pays exportateurs de gaz [Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), ndlr] connue comme l'OPEP du gaz. Il se peut que le Qatar ait décidé de se concentrer sur la production de gaz», a indiqué l'expert.
Il a cité encore une raison possible du départ du Qatar de l'OPEP, notamment un affaiblissement notable de l'influence du cartel sur le marché du pétrole.
Le ministre qatari de l'Énergie Saad Al-Kaabi a annoncé lundi 3 décembre que son pays avait «décidé de se retirer comme membre de l'OPEP avec effet en janvier 2019». Officiellement, pour se consacrer à sa production de gaz, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL) dont il est le premier exportateur mondial. Les observateurs internationaux sont unanimes à constater que le départ du Qatar symbolise le pouvoir déclinant de l'OPEP.