«Pas de tabou» quant à une éventuelle instauration de l'état d'urgence: c'est ce qu'a déclaré Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, le 1er décembre dernier en réponse aux violences ayant terni l'acte 3 des Gilets jaunes à Paris.
Et si le gouvernement n'a pas fermé la porte à un retour à l'état d'urgence, c'est que la mobilisation sur les Champs-Élysées mêlant casseurs aux motivations les plus diverses et Gilets jaunes a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Et le bilan est lourd: 263 blessés, un mort et 378 mises en garde à vue.
«Dans le fond, ça ne changerait pas grand-chose. L'état d'urgence permet l'interdiction en réunion, mais n'aurait que peu de prises sur ce mouvement [des Gilets jaunes, ndlr] qui n'en est pas un. C'est un effet d'annonce politique», assure Christian Vallar.
En revanche, l'avocat alerte quant à une éventuelle réinstauration de l'état d'urgence, qui serait selon lui «contre-productive».
«Cela calmerait-il la situation? Non, je ne pense pas. L'état d'urgence renvoie à 2015, à la menace terroriste. L'effet pratique, psychologique, serait soit nul, soit négatif», observe le doyen de la faculté de Droit et de sciences politiques de l'UNS.
«Ça ferait des taches supplémentaires. On a vu [le 1er décembre] une grande maîtrise des forces de l'ordre, mais il y a eu beaucoup de blessés et il y a de l'épuisement», déclare Christian Vallar.