Une femme de 80 ans, blessée dans son appartement par des éléments d'une grenade lacrymogène tirée lors des incidents qui ont suivi les manifestations organisées samedi à Marseille, est morte dimanche dans le bloc opératoire d'un hôpital marseillais, indique l’AFP se référant à des sources concordantes.
La vieille dame se trouvait chez elle, fermant les volets de son appartement, au quatrième étage d'un immeuble proche de la Canebière, lorsqu'un projectile l'a heurtée au visage, ont indiqué ces sources. Transportée à l'hôpital de la Timone puis à l'hôpital de la Conception, elle y a été opérée mais est décédée «d'un choc opératoire», a déclaré le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, cité par l’AFP.
Le procureur a constaté la présence «des plots de grenade» dans l’appartement de la femme. Il a d’ailleurs souligné que le «lien de cause à effet entre la blessure et le décès» ne pouvait pas être établi au stade actuel.
À son tour, Salim Moussa, avocat d'une amie de la victime qui habite l'immeuble en face, a déclaré à l’AFP que la dame était en train de fermer ses volets pour éviter les fumées des lacrymogènes et avait reçu le projectile en pleine face.
Cependant, l’avocat n’a pas exclu que ce soit le traitement médical administré à une personne «à la santé fragile» qui puisse être à l'origine du décès
C'est déjà le quatrième mort qui a eu lieu en marge du mouvement des «gilets jaunes». Dans la nuit de samedi à dimanche à Arles, un automobiliste a péri dans un carambolage provoqué par un bouchon dû à un barrage des manifestants sur une route départementale.
La manifestation des «gilets jaunes» contre l'érosion du pouvoir d'achat a été entachée samedi de graves violences, notamment à Paris, qui ont entraîné l'interpellation de 412 personnes et provoqué 133 blessés dont 23 parmi les forces de l'ordre, selon la préfecture.