En Iran, la chirurgie plastique «extrême» bientôt un motif de condamnation pénale?

Téhéran étant l’une des capitales mondiales de la chirurgie plastique, une loi pourrait être adoptée en Iran afin d’interdire des excès en tout genre dans ce domaine, dont le modelage, à la demande de clients, d’oreilles d'elfe pointues, d’yeux de chat, de nez de cochon ou de lèvres de chameau. Sputnik s’en est entretenu avec des spécialistes.
Sputnik

Toute altération du corps, création divine, est rejetée et interdite par les trois grandes religions monothéistes, a rappelé à Sputnik Hassan Norouzi, de la commission judiciaire du parlement iranien, commentant l'information sur l'éventuelle adoption d'une loi «Sur la beauté et les opérations plastiques».

Vous souhaitez changer de corps? Rendez-vous en Iran!

«Aussi, l'Iran punira-t-il, conformément à son code pénal, les amateurs de tels canons "non islamiques" de la beauté [des clients se faisant modeler des oreilles d'elfe pointues, des yeux de chat, des nez de cochon ou des lèvres de chameau, ndlr] par 74 coups de fouet ou une peine de prison allant de 10 à 60 jours», a annoncé l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que les chirurgiens plasticiens proposant de telles opérations seraient eux aussi traduits en justice et privés de leurs licences de médecin.

Les selfies nous pousseraient à recourir à la chirurgie esthétique

Un autre interlocuteur de Sputnik, Mohammad Shahin Sadeghi, plasticien iranien renommé et membre du conseil scientifique de la faculté de médecine "Shahid Behechti" de l'Université de Téhéran, a estimé qu'il s'agissait somme toute d'une bonne initiative pour empêcher d'enlaidir le physique humain.

«Pour nous en Iran, la chirurgie plastique est assimilée à la science, à des connaissances et au travail qui repose sur les principes médicaux. Nous ne considérons pas les opérations chirurgicales amorales et non traditionnelles comme normales et espérons que le ministère de la Santé et les organismes compétents prendront des mesures qui s'imposent pour endiguer l'expansion d'une chirurgie plastique non traditionnelle», a indiqué M. Sadeghi, par le passé vice-président du parlement iranien.

Chirurgie esthétique, un moyen pour ne pas rembourser ses prêts?

Et de souligner qu'une chirurgie plastique «extrême» ternissait l'image de la médecine iranienne.

Depuis plusieurs années, la chirurgie esthétique connaît une forte expansion en Iran, la mode en sévit littéralement dans les quartiers riches de Téhéran. Le secteur du tourisme médical y est en plein essor, le nombre d'étrangers désireux de subir une chirurgie esthétique dans ce pays ne cessant de croître, vu la qualité et les prix raisonnables des prestations proposées.

Discuter