Le mouvement des «gilets jaunes» fait la une des journaux depuis les manifestations sur les Champs-Élysées. On a fait grand cas de ce que ce mouvement signifie, tant pour la France que dans le contexte plus large des mouvements et des tendances politiques internationaux.
Les manifestants se révoltent contre la hausse des taxes sur le carburant, qui punissent de manière disproportionnée les travailleurs et la classe moyenne. Il est révélateur que parmi les huit porte-parole du mouvement, la plupart d'entre eux soient des entrepreneurs, une classe de travailleurs qui se fait rarement entendre lors de manifestations, mais qui sont taxés de manière disproportionnée.
Serait-ce une vraie révolte capitaliste en France? Le mouvement peut-il être lié à une tendance plus large de nationalisme, de populisme ou d'antimondialisme? Nous n'avons pas beaucoup entendu parler d'objection à l'Union européenne ou à la gouvernance supranationale dans le contexte de ces manifestations. Quand les manifestants brandissent des pancartes dénonçant les impôts, voit-on le début d'un nouveau mouvement avec des répercussions potentielles hors de France? Autant d'interrogations auxquelles répond Michel Taube, fondateur du site d'information Opinion Internationale et auteur de nombreux ouvrages, dont «On n'en a pas fini avec le Front national».