Aloïs Gury a 33 ans. Il y a trois ans, il s'est installé en tant qu'éleveur de la célèbre volaille de Bresse dans l'Ain. Depuis, il vit des moments difficiles qu'il a voulu faire partager dans une vidéo émouvante publiée sur Facebook et vue plus de 150.000 fois.
Après avoir régaler la planète entière avec mes volailles de Bresse lors du 11 novembre au palais de l'Elysée…..moi je suis toujours dans la merde. Que dois-je faire Mr Macron???? N'hésitez pas à partager. Si je peux me faire entendre!!!!!!
Опубликовано Les Conteuses de Bresse Суббота, 24 ноября 2018 г.
L'enregistrement commence pourtant par ce qui peut sembler être une bonne nouvelle. L'éleveur nous apprend que ce sont ses volailles qui ont été dégustées à l'Élysée le 11 novembre. Un succès au goût paraissant bien amer quand vient le moment de parler de son quotidien:
«Franchement, j'étais fier. Cela fait plaisir de savoir que son boulot est quand même un peu valorisé et qu'il se retrouve à l'Élysée. Mais Monsieur Macron, vous ne méritez pas de manger mes volailles.»
Pendant huit minutes, il parle face caméra de ses galères. «Je ne m'en sors pas, je suis dans la merde. J'ai 33 ans. J'en suis à ma 77e heure de boulot de la semaine», lance-t-il. Il raconte les factures qui s'empilent et l'obligation de se battre pour joindre les deux bouts:
«J'essaie de me sortir un salaire de 700 euros. Je suis encore en train de payer des factures du mois de juillet. Il m'en reste une. Après on pourra attaquer celles du mois d'août. On est le 24 novembre… On jongle avec les factures, on jongle avec les relances, avec les appels des huissiers.»
Il rappelle également l'importance du rôle des agriculteurs:
«On ne veut pas de primes, on veut juste vivre décemment. S'il n'y a plus d'agriculteurs plus personne ne bouffe. À l'Élysée, vous allez manger des rondins de bois». Avant d'interpeller le Président de la République: «Ce que je vous demande Monsieur Macron, c'est d'apporter des solutions à mes problèmes. Pourquoi je ne m'en sors pas? Que faut-il que je fasse?»
Il affirme que sa compagne gagne environ 680 euros par mois en tant qu'auxiliaire de vie scolaire. Avec ses 700 euros mensuels, il souligne que c'est trop peu pour vivre décemment: «1.300 euros avec un gamin, des voitures, l'essence… On fait comment?»
À nouveau la gorge nouée et les yeux rougis, il raconte n'être parti qu'une seule fois en vacances en trois ans. Pour une semaine, grâce à la Mutualité sociale agricole (MSA):
«Cela fait trois ans que je suis installé. J'ai pris une seule semaine de vacances. C'était au mois d'octobre. Et c'est la MSA qui a pu me la payer. Cela s'appelle l'aide au répit. Nous, dans l'agriculture, nous n'en n'avons jamais.»
Il conclut en appelant à nouveau le gouvernement à passer à l'action: «Faites ce que vous voulez mais faites quelque chose. C'est en train de péter de partout mais c'est que le début.»