Des scientifiques de l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences de Russie ont ouvert une deuxième fois le célèbre «sarcophage vide» de la cathédrale de la Dormition à Rostov (environ 200 km au nord-est de Moscou) et ont découvert de nouveaux détails qui devraient aider à percer le mystère de sa construction.
«Ce sarcophage suscite maintes questions des chercheurs. Les documents existants ne mentionnent aucun retrait de restes et il n'y a aucune trace prouvant que le sarcophage en ait jamais contenu. Mais un cercueil vide dans une cathédrale, c'est toujours un mystère capable de mener à toute sorte d'idées conspirationnistes», a indiqué l'un des chercheurs, Andreï Leontiev, cité par le service de presse de l'Institut.
«Il serait difficile de déposer un corps dans une caisse de telles dimensions. Il est évident qu'avec le temps, la profondeur intérieure devient de plus en plus petite, mais quand même pas à un tel point», a expliqué Andreï Leontiev.
Les scientifiques se proposent de chercher prochainement des traces de matières organiques sur les rebords du sarcophage, mais doutent fort qu'il y en ait.
Aussi, les dimensions du couvercle ne coïncidaient pas avec celles du cercueil. En effet, la dalle était un peu plus longue. Or les scientifiques en sont certains: elle a été taillée spécialement pour ce sarcophage, car elle est ornée des mêmes dessins, caractéristiques des traditions locales, que les côtés. Il se pourrait que le couvercle ait été réalisé plus tard, mais ce n'est qu'une supposition qui demande des études supplémentaires.
La cathédrale de la Dormition à Rostov
Après avoir été recouvert d'une cloche de verre et accompagné d'un éclairage approprié, le sarcophage sera exposé dans la cathédrale.
Selon l'Institut, le sarcophage a été découvert en 1995 par une expédition du musée de l'Ermitage lors de fouilles dans la cathédrale, l'une des plus vieilles de Rostov. Bâtie initialement au XIIIe siècle, l'église a subi des dégâts et a été rénovée plusieurs fois. Le bâtiment actuel remonte au début du XVIe siècle, mais garde des murs, des fondations et d'autres éléments datant des périodes précédentes. D'importants travaux archéologiques et de restauration sont réalisés et les scientifiques s'intéressent non seulement à la cathédrale mais également aux éventuelles tombes de princes et reliques de saints qu'elle avait renfermées jusque dans les années 1920-1930.