La déclaration du Premier ministre de la république autoproclamée du Kosovo, Ramush Haradinaj, selon laquelle les taxes de 100% introduites sur les produits importés de Serbie et de Bosnie-Herzégovine ne figurant pas sur la liste des marques déposées internationales ne seront réduites que si la Serbie reconnaît l'indépendance du Kosovo, est un «clignotant rouge» pour l'Occident pour qu'il pousse Pristina à renoncer à ses mesures folles, a déclaré à Sputnik le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic.
«La Serbie ne reconnaîtra pas de Kosovo indépendant, mais Belgrade est prêt au dialogue. […] Nous demandons à la communauté internationale d'enrayer cette folie tant qu'il n'est trop tard», a indiqué le ministre.
La décision de Pristina d'introduire des droits de douane de 100% sur nombre de produits importés de Serbie et de Bosnie-Herzégovine a provoqué l'ire de Belgrade et de Bruxelles. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a dénoncé ces sanctions économiques, réclamant leur levée immédiate. Le commissaire européen à l 'Elargissement, Johannes Hahn, a qualifié d'illégales les surtaxes introduites par Pristina que Moscou a qualifiées, de son côté, de «guerre commerciale» s'inscrivant dans le cadre des «nettoyages ethniques».
Les sanctions de Pristina seront particulièrement douloureuses pour le nord du Kosovo qui est extrêmement dépendant de l'approvisionnement depuis la Serbie centrale. La population majoritairement serbe de cette partie de la république autoproclamée risque de se retrouver au bord d'une catastrophe humanitaire.
Mardi, les membres de l'Assemblée générale d'Interpol réunis à Dubaï ont rejeté la demande d'adhésion du Kosovo. 51 pays, dont la Chine, l'Espagne et la Russie, s'y sont opposés, 68 pays y ont été favorables et 16 pays se sont abstenus. Pristina devait recueillir deux tiers des voix pour être admis.
Le parlement kosovar a unilatéralement proclamé l'indépendance du Kosovo par rapport à la Serbie en février 2008. En 2010, la Cour internationale de Justice (CIJ) a reconnu cette décision de légitime dans un avis consultatif. A l'heure actuelle, 105 pays reconnaissent le Kosovo, alors que Pristina affirme qu'il y en a 117. Plus de 60 pays sont contre la reconnaissance du Kosovo, dont la Chine, l'Inde, Israël, la Russie et cinq pays membres de l'UE.