Ne plus financer l’Otan? L’idée de Macron sur une armée européenne tracasse Washington

Alors qu’Emmanuel Macron a évoqué la création d'une «vraie armée européenne» indépendante des États-Unis, Washington estime qu’une telle institution devrait être complémentaire à l’Otan et ne pas la remplacer, a déclaré l’ambassadeur américain auprès de l'Union européenne, Gordon Sondland.
Sputnik

Les États-Unis exigent une plus grande clarté dans la position des pays européens concernant les projets de création de leur propre armée, une armée qui devrait être complémentaire à l'Otan et non pas remplacer l'Alliance, a déclaré l'ambassadeur  américain auprès de l'Union européenne, Gordon Sondland lors d'une audience devant la commission des affaires étrangères.

«C'est une question très sensible pour nous. Nous persuadons régulièrement l'électeur américain lambda de l'évidence de pourquoi les États-Unis, en tenant compte de tous leurs problèmes, envoient chaque année des dizaines de milliards de dollars à l'Europe pour la protéger de la Russie et d'autres forces hostiles, alors que cet argent pourrait être utilisé pour répondre aux besoins internes des États-Unis», a-t-il souligné.

En outre, la situation devient d'autant plus compliquée car l'Union européenne a décidé de se donner les moyens de faire face à une menace éventuelle à l'aide de ses propres forces armées, ce qui nuit à l'Otan.

«Nous espérons donc, puisque l'UE souhaite se doter d'un certain degré d'autonomie et de capacités de défense, que cela se fasse en plein accord avec l'Otan et ne constitue pas un substitut à l'Otan», a affirmé le diplomate américain.

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Finalement, il est important pour les États-Unis que l'UE dans son ensemble clarifie «ce qu'elle compte faire avec ses moyens», étant donné que l'Europe finance également de manière substantielle l'Otan, a conclu Gordon Sondland.

Dans une interview accordée le 6 novembre à la radio Europe 1, Emmanuel Macron s'était déclaré favorable à la création d'une «vraie armée européenne» indépendante des États-Unis, y compris pour garantir la cybersécurité de l'Europe. Cette idée avait été reprise plus tard par la chancelière Angela Merkel. Entre-temps, Donald Trump avait qualifié d'«insultante» l'idée du Président français et proposé aux Européens de payer leur part à l'Otan, largement subventionnée par Washington.

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