La société spatiale russe Energia se propose d'entamer la construction d'une station sur l'orbite lunaire entre 2030 et 2035, a annoncé Ievgueni Mirkine, chef du bureau d'études de vaisseaux habités d'Energia, lors de la conférence du 20e anniversaire de la Station spatiale internationale (ISS) qui se tient à Moscou. Le programme russe prévoit d'ici là de survoler la Lune et de réaliser des alunissages en régime automatique et en régime manuel.
En outre, la Russie devrait effectuer un débarquement sur la Lune après 2030. À en juger d'après la présentation faite par Ievgueni Mirkine à la conférence, ce sera une mission de 14 jours prévue pour trois cosmonautes.
«Premier débarquement (14 jours)», indique une diapositive au sujet de ce vol habité.
«Ce vaisseau pourra embarquer 3,5 tonnes de chargements», a-t-il précisé.
Les Américains souhaiteraient exploiter les systèmes de transport russes pour effectuer des vols vers la Lune et réaliser des alunissages manuels depuis une station circumlunaire, a noté pour sa part à la conférence William Gerstenmaier, l'un des responsables des missions d'exploration humaine de la NASA.
«L'acheminement est très important […]. Ce sera peut-être un vaisseau spatial russe qui transportera des équipages vers Gateway [programme de construction d'une station américaine en orbite lunaire, ndlr], des modules, voire même la mise au point d'appareils pour l'alunissage», a-t-il déclaré à la conférence de l'anniversaire de l'ISS.
Le directeur général de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a dit pour sa part espérer que les deux pays réussiraient à s'entendre sur un projet commun en la matière.
«La NASA souhaite ardemment aujourd'hui une participation intégrale de la Russie au projet et nous allons, je l'espère, former ensemble la charpente de la future mission lunaire. Il est très important de s'assister mutuellement dans ce domaine», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse au siège de l'agence Rossiya Segodnya.
En septembre 2017, Roscosmos et la NASA avait signé un mémorandum de coopération portant sur la construction de la station orbitale lunaire The Gateway. En 2022, le premier module devait être envoyé vers la Lune. Les États-Unis ont proposé à la Russie de fabriquer un sas pour cette station. Ce rôle n'avait toutefois pas satisfait la Russie qui avait fait savoir que Moscou ne consentirait pas à participer au projet de station spatiale autour de la Lune sous les conditions américaines.