Faute de concessions, Washington se dit prêt pour une «guerre froide» contre Pékin

Washington en pleine guerre commerciale contre Pékin juge la situation insuffisante et menace le géant asiatique d’une guerre froide totale que ce dernier ne pourrait éviter que grâce à des «concessions significatives et concrètes», selon le vice-président américain Mike Pence.
Sputnik

Si la Chine veut éviter une guerre froide totale avec les États-Unis et leurs partenaires, elle doit changer fondamentalement son comportement, a annoncé le vice-président américain Mike Pence dans une interview accordée à The Washington Post.

M.Pence a notamment déclaré que pour la Chine «la meilleure, sinon la dernière, chance» d'éviter un scénario de guerre froide avec les États-Unis consistait à «apporter des changements en profondeur à ses activités économiques, militaires et politiques».

«Je pense qu'une grande partie de cela dépendra de l'Argentine», a signalé le vice-président américain faisant référence à la rencontre prévue à Buenos Aires entre Donald Trump et Xi Jinping.

«Si Pékin ne fait pas de concessions significatives et concrètes, les États-Unis sont prêts à intensifier les pressions économiques, diplomatiques et politiques sur la Chine», a déclaré M.Pence.

Selon lui, l'économie américaine est suffisamment forte pour résister à une telle escalade alors que l'économie chinoise est «moins stable».

«Nous croyons vraiment que nous sommes dans une position de force», estime le vice-président américain signalant que les États-Unis pourraient «doubler» les tarifs douaniers.

Répondant à une dernière question de The Washington Post concernant les perspectives dans le cas où Pékin n'accepterait pas d'agir en Asie de manière à éviter une guerre froide avec les États-Unis, le vice-président a confirmé sa détermination de déclencher une telle confrontation.

«Alors ainsi soit-il», a-t-il conclu.

La semaine dernière le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis ne voulaient pas une guerre froide contre la Chine et que l'unique chose qu'ils demandaient à Pékin, c'était une approche responsable dans ses activités.

La guerre commerciale entre Pékin et Washington a connu une escalade depuis cet été, Donald Trump faisant fi des multiples mises en garde sur les risques pour les entreprises américaines et la croissance mondiale.

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La dernière attaque américaine lancée lundi 1er octobre contre Pékin porte à plus de 250 milliards de dollars la valeur des marchandises chinoises frappées de nouvelles taxes. Cela représente environ la moitié des exportations annuelles de la Chine vers les États-Unis.

Le géant asiatique a répliqué à chacune des mesures prises par Washington et surtaxe désormais des produits américains représentant 110 milliards de dollars d'importations annuelles. Cela représente la quasi-totalité de ce que la Chine importe en provenance des États-Unis.

De plus, le 20 septembre dernier Washington a imposé des sanctions contre le Département du développement de l'équipement, une branche de l'armée chinoise, après l'achat par Pékin d'avions de combat Su-35 et de missiles sol-air S-400 à Rosoboronexport, le principal exportateur russe d'armements.

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