Armistice 1918: l’ambassade de France à Alger célèbre «les morts algériens pour la France»

L’engagement des Algériens dans le conflit mondial de 1914-1918 dans les rangs de l’armée française a été évoqué, le 11 novembre, à Alger, par l’ambassadeur de France lors d’une rencontre pour la paix organisée à l’occasion du centenaire de l’armistice de 1918.
Sputnik

À l'occasion du centenaire de l'armistice de 1918, l'ambassade de France en Algérie a tenu à marquer l'évènement en organisant, le 11 novembre, une rencontre pour la paix au lycée international Alexandre Dumas, à Alger, en la présence de plusieurs ambassadeurs et de représentants d'ambassades ainsi que deux responsables du ministère algérien des Affaires étrangères. La cérémonie a été présidée par Xavier Driencourt, l'ambassadeur de France à Alger.

«C'est important de célébrer ici l'Armistice. Ce matin, au cimetière de Bouloghine, j'ai tenu, après avoir lu le message du président de la République [française, ndlr], à évoquer les morts algériens pour la France pendant toutes les guerres, pas uniquement de la Première guerre mondiale», a déclaré le diplomate devant la presse après avoir rappelé les dégâts de cette «terrible période de l'Histoire [de la Première Guerre mondiale, ndlr] qui coûta la vie à 18 millions de personnes, dont 8 millions de civils».

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Malgré les deux guerres mondiales qui ont provoqué la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes, selon l'ambassadeur de France, l'Humanité n'a pas tiré toutes les leçons nécessaires pour asseoir la paix dans le monde. «Aujourd'hui encore, des conflits majeurs nous ébranlent: je pense à la Syrie, à l'Irak, au Yémen, à la Libye, au Sahel, au Congo, au Soudan du Sud, à la Centrafrique, à l'Afghanistan, à la Birmanie, et à tant d'autres encore», a-t-il affirmé en soulignant que «la paix se construit grâce à la solidarité face aux épreuves, à l'ouverture sur le monde, à la culture, à la mixité sociale, à la prospérité économique. Il s'agit d'un travail permanent».

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Dans ce sens, M. Driencourt a salué l'engagement de la diplomatie algérienne pour la paix, «qu'elle a notamment démontré dans le rôle majeur de médiateur qu'elle a joué dans de nombreux conflits et négociations difficiles, de l'Iran à l'Érythrée en passant par le Mali». Dans ce cadre, il a notamment souligné que les Nations unies ont institué le 16 mai Journée internationale du Vivre ensemble, grâce à une proposition de l'Algérie.

Pour rappel, en février 1912, les autorités coloniales en Algérie avaient instauré un service militaire obligatoire, à la suite de quoi, selon l'historien français Gilbert Meynier, 175.000 Algériens ont intégré les rangs de l'armée française durant la Première Guerre mondiale, où certains furent affectés aux usines de fabrication d'armement. L'identité et le nombre des morts et des disparus algériens demeurent toujours imprécis, voire peu connus.

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