«Mega vitesse, Mega son, Mega couleurs, Mega fort, Mega Drive de Sega 16 bits, c'est plus fort que toi!»
On se rappelle tous de cette publicité, parue dans les années 90 au lancement de la Mega Drive et mettant en scène le désormais célèbre punk à l'iroquoise orange et la voix de maître Sega. Et cette année 2018, la Mega Drive fête déjà ses 30 ans. Sortie au Japon le 29 octobre 1988, la console 16 bits, concurrente de la Nintendo NES, peine alors à trouver son public sur son marché intérieur. En effet, seules 400.000 unités sont écoulées lors de la première année d'exploitation. Un lancement mitigé qui s'explique notamment par l'hégémonie de Nintendo au Japon, qui détenait à l'époque près de 92% de part de marché.
Malgré ses débuts timides, la Mega Drive part ensuite à la conquête de l'ouest. Elle fait son apparition aux États-Unis sous le nom de Genesis en septembre 1989, puis en Europe fin novembre 1990. Et Sega devient culte chez les joueurs grâce à une stratégie publicitaire agressive dénigrant la concurrence: «Genesis does what Nintendon't», en Français «la Genesis réalise ce dont Nintendo est incapable». Néanmoins, au-delà de ces attaques frontales, Sega met également en avant l'évolution technique de la console (16 bits) et sur-joue le côté «cool», voire sulfureux, des jeux proposés.
«Comparé à Nintendo qui avait un côté assez enfantin avec Mario etc., la Mega Drive avait un côté plus mature dans les jeux qui étaient disponibles. C'était un peu la console rebelle, anti-Nintendo» explique Tristan Young de l'association MO5.COM
Les constructeurs et les éditeurs lui redonnent une seconde jeunesse
La console de Sega qui n'est plus commercialisée depuis de nombreuses années — excepté au Brésil qui a relancé sa production en 2016 — retrouve un second souffle chez les rétrogameurs. Des studios de développement comme Watermelon Games cherchent ainsi à retrouver l'émoi de leur jeunesse. Et pour cause, le studio lance Paprium, un jeu d'action du type «Beat them all» sur Mega Drive, mais dans une version bodybuildée. Le jeu prévoit également la possibilité de jouer à plusieurs (jusqu'à 4 joueurs) en réseau grâce au MegaWire [un câble pour jouer en 4G via son smartphone, ndlr]. Par ailleurs, le jeu intègre le Datenmeister, une série de puces qui compressent les données, et qui sera compatible avec l'extension Mega CD [accessoire Mega Drive, ndlr], qui permettrait, à terme, d'augmenter l'IA de l'ordinateur.
«Paprium est sans doute le dernier jeu Mega Drive donc il faut qu'il soit le jeu le plus puissant, le jeu le plus abouti. […] On fait exactement ce que Sega aurait pu faire à l'époque. […] Le but est de faire le meilleur jeu meilleur Mega Drive, sinon j'aurais pu faire une application sur Iphone» détaille Gwénael «Fonzie» Godde, fondateur de Watermelon Games.
Cet engouement pour la Mega Drive attire les convoitises. En effet, à l'instar de Nintendo qui a lancé des versions mini de ses NES et Super NES — rééditions en version miniature de deux de ses consoles mythiques — en 2019 le constructeur Sega prévoit également de lancer une version mini de sa console phare, qui différerait des consoles clones de moindre qualité. En outre, Analogue planche déjà sur une version haut de gamme: la Mega SG, qui devrait voir le jour très prochainement.
La Mega Drive a donc encore de beaux jours devant elle!