«Silencieuses mais meurtrières»: un média britannique apprécie des armes portatives russes

Les armes silencieuses, de plus en plus prisées par les militaires, utilisent d’habitude des modérateurs de son, mais la Russie ferait la course en tête dans ce secteur grâce à d’autres procédés permettant de gagner en discrétion, d’après le magazine Forces Network.
Sputnik

La Russie serait le meilleur producteur d’armes à feu discrètes grâce à sa décision d’avoir recours à des solutions très variées au lieu de se consacrer à la fabrication de silencieux traditionnels, affirme le magazine Forces Network qui cite plusieurs inventions des armuriers russes.

«C’est en Russie qu’on trouverait les produits les plus avancés dans ce domaine. Au lieu d’ajouter un suppresseur à une arme existante, les Russes ont redessiné un fusil à partir de zéro», indique Forces Network dans un article consacré aux perspectives des armes discrètes.

Les exportations d'armes russes battent des records en 2018
Selon le magazine, les armes avec silencieux sont de plus en plus recherchées. Même des armes lourdes ont actuellement des versions «furtives». Les armes avec suppresseurs sont utiles lors des combats de rue, des attaques contre des avant-postes ennemis ou des sentinelles. Ils réduisent le risque des assaillants d’être repérés et, en plus, influent «sur le moral: un adversaire qui peut frapper sans être vu ni entendu paraît plus redoutable», d’après Forces Network. 

Mais un silencieux ajoute environ 30 cm à n’importe quelle arme et tout en ralentissant la vitesse des gaz à la sortie du canon, il est incapable d’étouffer complètement le bruit de tir.

En Russie, les concepteurs d’armes utilisent des munitions spéciales «à piston captif» pour régler ce problème, note le magazine. Les gaz restent dans la cartouche et la balle est propulsée par un piston.

«Ce type de munitions, développé pour les agents du service de renseignement militaire (GRU) et du KGB pendant les années 1970, est onéreux, mais très silencieux», indique le magazine.

L’utilisation des munitions à piston captif permet de tirer sans produire de fumée et en plus, ne rend pas l’arme trop longue. 

Toutefois, même s’il n’y a pas de gaz, une balle allant plus vite que le son fait du bruit qui ressemble au «déchirement brusque d’un drap de lit». Cela peut aider à localiser le tireur. Il faut donc ralentir la balle, ce qui réduit sa portée et sa force de frappe, note Forces Network.

Mais la Russie a récemment créé un fusil de précision MTs-116M utilisant une balle silencieuse de 12,7 mm, dix fois plus lourde que les balles de 5,56 mm tirées par le fusil d’assaut britannique L85. Malgré sa vitesse subsonique, elle peut percer n’importe quel gilet pare-balles existant à une distance de 200 m.

Mort silencieuse venue du ciel: des médias américains évaluent le nouveau mortier russe
Le magazine vante aussi les performances du nouveau mortier 2B25 Gall de 82 mm, qui utilise aussi des munitions à piston captif. Sa portée est relativement petite par rapport à d’autres mortiers: un peu plus d’un kilomètre. Mais presque rien ne trahit le tireur, ni le flash lumineux ni la fumée. Et ce mortier conçu par le groupe Rostec produit à peu près le même bruit qu’un fusil d’assaut AK-47 avec silencieux.

Selon Forces Network, les commandos russes auraient déjà reçu plusieurs dizaines de ces mortiers.

«Théoriquement, ce type d’arme permettrait de bombarder l’ennemi sans se faire prendre: il est très difficile de repérer ces mortiers ne produisant pas de flash lumineux, fumée ou bruit de tir», affirme le magazine.

Sans pouvoir rivaliser avec leurs équivalents plus bruyants et puissants, ces armes «silencieuses mais meurtrières» peuvent devenir un atout lors d’un combat rapproché, conclut le média.

Discuter