Le prix du retrait US de l’accord iranien, selon un ex-conseiller d’Obama

L’incertitude intérieure et l’affaiblissement des positions internationales des États-Unis ainsi que le renforcement des partisans de l’accord iranien sont le prix que Washington devra payer pour son retrait du traité sur le programme nucléaire de Téhéran, a affirmé un ex-conseillé de Barak Obama dans une interview accordée à RIA Novosti.
Sputnik

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Les États-Unis payeront le prix fort pour leur retrait de l'accord iranien, a déclaré à RIA Novosti l'ancien conseillé de Barak Obama pour le Proche-Orient, actuellement président du International Crisis Group (ICG), Robert Malley.

«Je pense que l'administration [Trump, ndlr] a fait une grave erreur. Quoi que soit l'objectif final pour l'Iran, ce n'est pas un moyen de l'atteindre», a affirmé M.Malley.

Selon lui, cette manœuvre de Donald Trump crée un précèdent dangereux.

«Beaucoup de gouvernement qui prennent le pouvoir aux États-Unis et dans d'autres pays respectent les décisions sur les accords internationaux prises par leurs prédécesseurs, même s'ils ne sont pas d'accord avec. Ils comprennent que cela crée un précèdent, leur retrait veut dire que quelqu'un d'autre peut se retirer de l'accord conclu», a expliqué le spécialiste.

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Ainsi, la politique extérieure de Donald Trump pourrait faire face à la même attitude de son successeur.

«Si M.Trump conclut demain un accord avec un pays, cela signifiera-t-il que ce succès ne sera qu'une épisode qui pourrait être voilé par d'autres?», s'est demandé M.Malley.

En dehors des conséquences liées à la vie politique intérieure américaine, le retrait de l'accord nucléaire avec Téhéran affaiblirait les positions internationales de Washington, alors que l'Iran pourrait profiter de cette situation.

«L'Iran et le reste du monde sont contre les États-Unis et non pas les États-Unis et le reste du monde contre l'Iran, comme cela était déjà avant l'accord nucléaire», a souligné Robert Malley.

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Il a ajouté que la situation actuelle était favorable aux partisans du traité avec l'Iran.

«C'est un signal pour tous les pays, qui ont conclu l'accord et qui croient qu'il est bon, qu'il faut au contraire faire tout leur possible pour qu'il survive et en l'absence des États-Unis», a-t-il indiqué.

De plus, les nouvelles sanctions américaines imposées contre Téhéran, y compris l'embargo sur le pétrole iranien, renforceront les positions des exportateurs pétroliers, notamment de la Russie.

«Les sanctions aideront les producteurs de pétrole, parce que les prix augmenteront. La Russie sera un des plus importants producteurs pétroliers. Cela renforcera sa puissance sur le marché», a conclu l'interlocuteur de l'agence.

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En mai dernier, les États-Unis ont annoncé leur retrait de l'accord de Vienne sur le dossier du nucléaire iranien conclu en 2015, avant de rétablir une première série de sanctions contre Téhéran en août. De nouvelles sanctions ciblant le secteur pétrolier iranien doivent être introduites le 5 novembre.

Les pays membres de l'Union européenne, tout comme la Russie et la Chine, ont pour leur part indiqué vouloir préserver l'accord de Vienne. Les États signataires du document ont ainsi convenu de poursuivre leurs efforts pour maintenir les échanges commerciaux avec Téhéran malgré le rétablissement des sanctions américaines.

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