Une voiture de plusieurs centaines de milliers d'euros comme le modèle de Rolls-Royce Phantom, fleuron de la marque, doit bien cacher quelque chose de surnaturel, écrit vendredi 2 novembre le quotidien Izvestia.
Pour Halloween et la Toussaint, dans la région dont ces magnifiques carrosses sont originaires, il est de coutume de commémorer les morts. Allons donc rendre hommage à la Silver Wraith construite au début des années 1950 pour faire la comparaison.
La nouvelle Phantom n'a rien d'immatériel ou de fantomatique: elle est comme taillée dans la pierre du quai du Kremlin. Avec une apparence aussi imposante et impressionnante, pas besoin de sophistications particulières. Le design de la nouvelle voiture se fait encore plus laconique et monolithique, avec seulement deux phares et aucun pli ni courbe expressif. Même la calandre, solennellement éminente telle les colonnes du théâtre Bolchoï et ornée par la figurine volante Spirit of Ecstasy, est noyée dans la carrosserie.
L'intérieur de la Phantom, recouvert d'un vernis noir, est sobre. Mais tout est naturel — cuir, métal, bois. En parlant de cuir. Selon les traditions de luxe de la première moitié du XXe siècle, c'était un matériel plutôt pratique. Le cuir servait à parementer soit les voitures ouvertes, soit la partie du conducteur qui pouvait être dispensée de toit. C'est également le cas de la Silver Wraith. La partie avant est purement fonctionnelle: un cadran noir avec des chiffres blancs, un grand volant avec un cerceau mince, un siège avec un coussin plat et un dossier bas. Dans le même temps, le tableau de bord irrégulier et vif en bois massif est plus expressif qu'un modèle réduit. D'ailleurs, même la carcasse de la carrosserie de la Silver Wraith est en bois.
La suspension pneumatique et la caméra stéréo qui permet à la Phantom de voir la route et d'y adapter le châssis transforment la conduite en un voyage sur un tapis volant, affirment les représentants de la marque. Mais en parlant de sensations réelles, la Phantom fait penser à un yacht. Elle glisse lors de l'accélération en s'affaissant sur le train arrière, et son nez immense écarte facilement la circulation urbaine.
Le V12 traditionnel de 6,75L s'est doté d'un turbo, qui n'a pas gâché son caractère pour autant. Il a porté la puissance du moteur à 571 chevaux et son couple à 900 Nm.
Un fossé sépare les deux voitures. La Silver Wraith est conçue simplement et modestement — une suspension arrière dépendante à ressorts cachée dans de ridicules housses de cuir et une suspension avant indépendante. Elle roule tout de même de manière souple et majestueuse en réduisant les irrégularités.
Il ne faut pas s'attendre à des miracles de son 4,5L, mais pour une circulation à vitesse modérée il suffit amplement. La boîte quatre vitesses ne supporte pas la hâte: il faut contourner le volant avec sa main pour passer les vitesses. La Silver Wraith ressemble à une antiquité, elle est facile à contrôler: les pédales ne demandent pas beaucoup d'efforts, le volant tourne facilement, les vitesses passent sans bruit et son freinage est rassurant.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.