La prolongation d'un an du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été votée mercredi dernier par le Conseil de sécurité. Mandat qui arrive à terme fin octobre. Moscou s'y est opposé pour des raisons objectives, a assuré Vassili Nebenzia, le représentant permanent de la Russie auprès de l'organisation internationale.
«La communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, doit favoriser le processus (de négociations, ndlr) initié par Horst Köhler, l'envoyé spécial onusien, qui crée une chance unique pour réaliser des progrès dans le cadre du règlement au Sahara occidental. En vue de notre coopération collective, nous devons nous appuyer sur les critères adoptés déjà par le Conseil de sécurité, qui prennent en compte conformément à ses résolutions les intérêts des parties concernées, qui se basent sur le principe fondamental de l'acceptabilité réciproque d'une décision éventuelle et qui sous-entendent l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre des procédures correspondant aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies», a souligné l'ambassadeur.
Il a également indiqué que «l'acceptabilité réciproque d'une décision constituait un préalable incontournable à un règlement stable». «Il avait toujours existé à cet égard un consensus solide au sein du Conseil de sécurité.»
«Malheureusement, nous considérons la résolution actuelle comme une tentative de plus d'ancrer une certaine ambiguïté par rapport aux critères déjà mentionnés. Nous considérons une telle approche comme étant inacceptable», a noté M. Nebenzia.
«Les tentatives visant à remettre en cause les bases du règlement au Sahara occidental déjà convenues», a-t-il ajouté, «constituent la principale raison pour laquelle nous avons refusé de soutenir le projet américain. Cependant, nous avons décidés de ne pas le bloquer compte tenu de l'importance du mandat en question pour assurer la stabilité dans la région en vue du référendum à venir.»
Le Front Polisario, qui revendique depuis 1975 l'indépendance du Sahara occidental, a lancé un appel au Conseil de sécurité pour «organiser des négociations directes entre les parties au conflit sahraoui», dont le Front Polisario et le Maroc, dans les plus brefs délais possibles. Soutenu par l'Algérie, le Front Polisario réclame la tenue d'un référendum d'autodétermination de la région, mais Rabat est hostile à toute autre solution que l'autonomie sous sa souveraineté.
Fin septembre, l'émissaire de l'Onu, l'allemand Horst Köhler, conviait le Front Polisario à prendre part avec Rabat à des pourparlers à Genève les 4 et 5 décembre prochains. Une première, le tout afin de faire avancer un dossier au point mort depuis 2012.