Le vice-Président du Conseil italien, Matteo Salvini, a toutes ses chances de devenir président de la Commission européenne, en cas de victoire d'une coalition souverainiste et populiste aux prochaines élections européennes de mai, estime Marco Valbruzzi, coordinateur de l'Institut Cattaneo et professeur à l'Université de Bologne, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Par conséquent, le principal objectif de Salvini est d'augmenter le nombre d'eurosceptiques au sein du Parlement européen», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler qu'avant 2014, les élections européennes avaient été considérées comme secondaires, sans importance.
«En 2019, pour la première fois, les élections européennes deviendront politiques dans le sens propre du terme, c'est le résultat des activités des eurosceptiques. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont justement les souverainistes qui créent une Europe politique et "politisent" la confrontation européenne», a poursuivi l'Italien.
Selon ce dernier, le succès de Matteo Salvini s'explique en bonne partie par le fait qu'il est un leader particulier qui ne se sent pas obligé de compter avec qui que ce soit ni au sein de son parti ni même dans un gouvernement qui incarne l'unité des populistes de droite et de gauche.
«Dans le même temps, au sein de la Ligue, nous pouvons constater que Salvini détient unanimement le leadership, un leadership qui s'est également confirmé au cours des dernières élections [en Italie, ndlr]. Salvini a bien compris quels problèmes préoccupent le plus la société italienne: la sécurité, l'immigration, la criminalité et, évidemment, les retraites. C'est justement en soulevant tous ces problèmes qu'il a atteint le succès qu'il connait aujourd'hui», a noté M.Valbruzzi.
D'après le politologue, le nouveau gouvernement italien qui est à la fois de droite et de gauche, c'est-à-dire une coalition de populistes de la Ligue, à droite, et du Mouvement 5 étoiles (M5S), à gauche, ne plaît pas à l'Union européenne, ce qui est pénalisant pour l'économie italienne.
«La confrontation entre le gouvernement italien et Bruxelles porte atteinte aux épargnants et aux investisseurs. […] Cela nuit à l'économie italienne, mais profite aux partis gouvernementaux», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.